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Intro
Inauguré le 26 mars 2017, le Musée Camille Claudel s’est donné pour mission de rendre hommage à une artiste longtemps oubliée tout en conservant sa collection de sculpture française du XIXe siècle.
Ce qu’il faut savoir
Personnage torturé, véritable génie dont le talent a été masqué par celui de son amant, Auguste Rodin, ou artiste trop vite oubliée, Camille Claudel a su développer autour d’elle un véritable mythe.
Née en 1864 dans l’Aisne, Camille grandit dans une famille bourgeoise, dans laquelle seul son père croit en son talent de sculpteur, qu’elle cultive dès l’adolescence. En 1876, la famille Claudel est installée à Nogent-sur-Seine, dans l’Aube. Contre l’avis de sa femme, le père de Camille parle de son talent à Alfred Boucher, un sculpteur reconnu originaire de la ville champenoise. En 1881, une partie de la famille emménage à Paris pour permettre à Camille de se former dans l’atelier de Boucher. Elle s’y lie d’amitié avec une sculpteur anglaise, Jessie Lipscomb. Durant son apprentissage, Boucher gagne le prix du Salon et part pour Rome. Il laisse son ami Auguste Rodin enseigner à sa place pendant son absence. Il repère le talent de la jeune Camille, et lui demande de venir travailler pour lui, une fois sa formation terminée. Elle intègre son atelier en 1884 avec son amie Jessie Lipscomb. Elle participe à la réalisation des Bourgeois de Calais ou encore de la Porte de l’Enfer.
Les deux artistes finissent par tomber amoureux. Ils vivent 10 ans de passion qui sera destructrice pour Camille Claudel. De plus en plus instable, obsédée par la réussite de son amant, elle sombre dans la paranoïa et quitte Rodin. Sa sculpture traduit alors son état mental fragile : les œuvres sont torturées, les formes sinueuses et les thèmes sont dans l’excès. Bien qu’aidée et soutenue par des artistes, des personnalités et une commande de l’Etat (le graal de l’époque), Camille peine à se détacher du style de Rodin. De plus en plus excessive et psychotique, elle finit par s’enfermer dans son atelier parisien, dans lequel elle se barricade derrière des pièges et des chaînes. La famille, alertée par les voisins, décide de l’interner en hôpital psychiatrique en 1913. Elle y passera 30 ans, malgré les pétitions, les interventions de ses amis et les recommandations médicales auxquelles la famille restera sourde. Elle meurt d’un AVC en 1943, presque anonyme. Dans les dernières années, elle ne recevra de visites que de Jessie Lipscomb et Paul Claudel, son frère, poète et diplomate.
Camille sort de l’oubli grâce à un livre d’Anne Delbée, sorti en 1982, Une femme, Camille Claudel, et un film biographique en 1988 avec Gérard Depardieu et Isabelle Adjani.
Devant cette soudaine notoriété, le musée de Nogent-sur-Seine décide d’intégrer une section sur Camille Claudel, puis de réaménager son parcours autour de l’œuvre de la sculptrice.
Né en 1902, autour des créations d’Alfred Boucher et Paul Dubois, également sculpteurs, ce premier musée rendait hommage à deux enfants du pays. A partir de 2008, la petite-nièce de Camille Claudel donne un premier fond, qui est enrichi par de nombreux mécènes et des acquisitions possibles grâce au Fonds du Patrimoine, portant ainsi à 50 pièces de la main de Camille.
Préparer sa visite à Nogent-sur-Seine
Le musée est situé au cœur de Nogent-sur-Seine, dans l’Aube. Depuis Paris, il faut compter une heure de train au départ de la gare de l’Est pour arriver à Nogent.
Depuis Dijon ou Lyon, il faudra suivre la direction de Troyes puis de Provins.
La petite ville comporte de nombreux commerces, il vous sera donc facile de trouver un endroit pour vous restaurer.
Enfin, pour vous garer, si vous optez pour la voiture, il existe un parking aux abords du musée. Il est fléché mais il est relativement petit, gratuit, et en face d’un hôpital. Il est donc très vite pris d’assaut, et après 10h30/11h, s’y garer est compliqué. Il existe d’autres parkings à la gare, à 5min à pied du musée, et près des Halles et de la Mairie. On ne vous promet pas la gratuité sur ces deux derniers lieux de stationnement.
Le musée
L’extérieur du musée peut laisser perplexe. A côté d’une demeure des années 1850, un portique doré et une tour carrée sèment le doute quant à l’existence d’un musée dédié au XIXe siècle. Moderne, épuré, le musée de Nogent-sur-Seine est en réalité un clin d’œil à l’œuvre de Camille Claudel.
Ce musée a su jouer la carte de l’originalité, en cachant dans son parcours plusieurs thématiques, que le visiteur découvre au fur et à mesure des salles. Ainsi, le nom du musée renvoie à une certitude : les collections présentées sont celles de Camille Claudel. Mais il faut attendre la seconde moitié du parcours pour découvrir l’œuvre de l’artiste. Car Camille a appris à sculpter grâce à des artistes reconnus, dont Alfred Boucher, l’enfant de Nogent. Tout le musée est en réalité construit sur ce jeu d’opposition, sur l’élément qui a apporté le changement.
Ainsi, grâce à la diversité des œuvres présentées, le musée permet aux visiteurs de mieux appréhender l’importance de la sculpture au XIXe siècle. Les pièces font également écho aux sujets picturaux qu’on trouve à cette époque : la modernité, la vie quotidienne, l’allégorie…
Pour contrebalancer l’originalité de ce parcours, le musée a choisi une scénographie simple et épurée. Quelques esquisses, des tableaux et des extraits de documentaires viennent ponctuer la visite, sans l’étouffer.
Un musée raffiné, terriblement intelligent et incroyablement efficace pour faire revenir le visiteur à la sculpture, si souvent boudée.
Mon avis
Utiliser la notoriété d’un artiste pour attirer les visiteurs, le procédé est connu et finit souvent par décevoir. Mais ici, le Musée Camille Claudel a pris un risque justifié, offrant plus une démonstration qu’une explication sur le talent et l’originalité de Camille. Le parcours balaye un siècle complexe en évitant les raccourcis et en s’exemptant de textes interminables. A l’image des mains du sculpteur, tout est en délicatesse.
http://www.museecamilleclaudel.fr
https://fr.wikipedia.org/wiki/Camille_Claudel
Camille Claudel. Sa vie, Odile Ayral-Clause, Hazan Eds, mars 2008
Horaires
Horaires d’été – du 1er avril au 31 octobre
Du mardi au vendredi de 11h à 18h
Les samedis et dimanches de 11h à 19h
Fermé les lundis
Horaires d’hiver – du 1er novembre au 31 mars
Du mercredi au samedi de 11h à 18h
Les dimanches de 11h à 19h
Fermé les lundis et mardis
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre.
Tarif plein : 7€ par personne
Tarif réduit : 4€ par personne
Entrée gratuite pour les moins de 26 ans
Entrée gratuite pour tous les premiers dimanches de chaque mois
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