Synopsis

Comment l’Histoire a-t-elle fâçonnée l’image du coq pour en faire l’emblème de la France ?

Ce qu’il faut savoir

Qui n’a pas déjà vu un journaliste se laisser gagner par un Cocorico lors d’une victoire ou d’une réussite française ? Le coq est aujourd’hui l’image de la France. Si les plus rageux retiennent que cela n’a rien d’étonnant, car le coq est le seul animal capable de chanter les pieds dans les excréments (pour rester poli), l’origine de ce rapprochement est tout autre.

Le coq est domestiqué au Proche-Orient au Néolithique, puis introduit en Europe entre le VIIe et le VIe siècle avant J.C.. Le mot coq, d’origine gauloise, viendrait du son de son chant.

En latin, le coq se dit gallus, et ce terme désigne également les gaulois. Le jeu de mot est lancé par les romains, et comme l’image d’un grand oiseau fier, belliqueux et qui sait se faire entendre a du plaire au moins un peu aux gaulois, le chef de la basse-cour est devenu un symbole mais pas un emblème, contrairement au sanglier.

Ainsi en 52 av. J.C., lors du siège de Gergovie, Vercingétorix aurait fait envoyer à César un coq, clin d’œil à l’agressivité et la ténacité des troupes gauloises. César aurait répondu en lançant une invitation pour déguster l’animal à la Cena, le repas du soir.

Au Moyen-Âge, l’animal n’est plus le symbole des français, mais celui du christianisme, le coq étant associé à saint Pierre. Les clochers des églises se parent du volatile dès le IXe siècle.

A la Renaissance, l’Antiquité revient à la mode, et l’association entre coq et gaulois est à nouveau valorisée. Henri IV fait frapper une médaille à l’effigie du volatile pour la naissance de son premier fils, remettant l’animal au goût du jour. Louis XIV en fait son emblème au côté du soleil. Le symbole des ancêtres du peuple français redevient celui du Royaume.

A la Révolution, le coq supplante le lys mais Napoléon le remplacera par un aigle, dont la prestance sera jugée plus à la hauteur d’un Empire. L’animal sera de retour avec Louis-Philippe en 1830.

Depuis, il a envahi la société : des pièces de monnaie à l’insigne des maires en passant par les Monuments aux morts.

Un emblème devenu national et international.

L’exposition

Pour retracer la fabrication de ce symbole, le MuséoParc a choisi d’ouvrir son exposition avec l’utilisation du coq au XXIe siècle. Des objets et des représentations de l’animal qui sont loin de nous être méconnues, même si certaines nous font toujours autant sourire.

Première salle de l’exposition: le XXIe siècle

Le coq, le drapeau, la tour Eiffel: l’image de la France

Le visiteur remonte ensuite le temps pour se retrouver à l’époque gauloise, puis suit un parcours chronologique jusqu’au XXe siècle.

Mercure, sa mère, et ses attributs, le coq, le bouc et la tortue, stèle gallo-romaine, IIe siècle

Salle gallo-romaine

Affiches de propagande du XXe siècle

"N’ayez pas peur, il est végétarien", Photomontage de la revue Regards, 1936

L’exposition est très ludique : les panneaux décortiquent l’histoire de l’animal pour tordre le cou aux idées reçues et des tablettes tactiles permettent d’approfondir certains sujets ou de mettre en valeur des collections, notamment celle de cartes postales qu’un conservateur a pris le soin de collecter. Un excellent mélange entre objet et numérique, qui permet de capter petits et grands tout au long de la visite.

Panneau descriptif de la salle gallo-romaine

Surtout, ne montrez pas ce panneau tactile à vos enfants!

Table tactile dédiée aux cartes postales

Autre détail appréciable, la muséographie rappelant les couleurs vives du coq.

Salle rouge

Une exposition très bien pensée et très pédagogique. Elle réussit à réunir petits et grands autour de concepts très abstraits (l’emblème, le symbole ou la Nation).

Mon avis

Penser une exposition qui puisse rassembler sans ennuyer les parents et les enfants autour d’un symbole, c’est une tâche plus que délicate, car on le sait, tous deux n’ont pas les mêmes attraits.

Pourtant, en grande partie grâce au travail de muséographie et l’installation de jeux ludiques tout au long du parcours, l’exposition réussit à mettre toute la famille d’accord. A faire et à refaire.

Bonus

Et si vous êtes curieux, poussez votre visite sur les vestiges pour découvrir l’exposition Ménagerie antique, et avoir la réponse à cette question.

Un petit indice: l’animal n’est pas originaire d’Europe

https://fr.wikipedia.org/wiki/Symbolisme_du_coq

Centre d'interprétation + vestiges gallo-romains

Plein tarif : 12€ / 10€
Tarif réduit (Étudiant de moins de 26 ans, apprenti, famille nombreuse, demandeur d'emploi) : 10€ / 8€
Tarif enfant (de 7 à 16 ans) : 7€ / 6€

Centre d'interprétation

Haute/Basse saison

Plein tarif : 10€ / 8€

Tarif réduit (Étudiant de moins de 26 ans, apprenti, famille nombreuse, demandeur d'emploi) : 8€ / 6,5€

Tarif enfant (de 7 à 16 ans) : 6€ / 4,5€

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