A l’occasion des Journées Européennes du Patrimoine 2018, dédiées cette année à l’art du partage, nous vous proposons de découvrir la Galerie des dons au Musée de l’histoire de l’immigration.

Ce qu’il faut savoir

En 1992, une association nait autour d’une envie : encourager la création d’un musée relatant l’histoire de l’immigration en France. 10 ans plus tard, Jacques Chirac, qui s’est engagé dans son programme à construire ce nouveau lieu de mémoire national, lance le projet. 
Ouvert en 2007 à la Porte Dorée, dans l’ancien Palais des Colonies, le Musée des Migrations françaises fait face à de nombreuses critiques et à des attaques de différents bords politiques. Le lieu ne sera officiellement inauguré que le 15 décembre 2014 par François Hollande. 
Devenu le Musée de l’Histoire de l’Immigration, l’Institution se concentre sur la valorisation de l’immigration dans l’histoire de France. Et quoi de mieux pour retracer l’histoire d’une population que de lui donner la parole ? Ainsi, le musée a été imaginé en 3 espaces d’exposition dont la Galerie des dons.

La Galerie des dons

En 2006, l’idée de faire participer les protagonistes de l’immigration s’impose rapidement comme une évidence. A tel point qu’elle en devient  une priorité pour la jeune Institution. Des appels aux dons sont diffusés auprès des émigrés et de leurs descendants pour enrichir l’Histoire de France. Chacun a donc été invité à donner ou déposer au musée un objet rattaché à un souvenir. Présenté dans une vitrine, comme un objet d’art, le don est le point de départ d’un récit et d’une analyse sur les migrants de la communauté d’origine du donneur. 
Ouvert dès 2008, le lieu s’enrichie continuellement de nouvelles pièces et de nouvelles histoires. Ainsi, ces « nouveaux français » retirent d’une expérience parfois douloureuse, un geste positif qui valorise leur parcours singulier et leur permet de se sentir acteur de l’Histoire. Car quoi de plus gratifiant que de voir son grand-père entrer dans un lieu de mémoire nationale ?

Campagne de communication du musée

A quoi cela ressemble-t’il ?

La visite dans cette galerie s’ouvre avec un arbre, dit l’arbre aux dons. L’objet sert de recueil de la mémoire, car il invite le visiteur à déposer un souvenir. Un petit geste qui, une fois accroché à ses branches, fait grandir la collecte du musée.

L’arbre aux dons, de son tronc sortent les frêles branches du partage

Le parcours est construit autour des récits, prétextes à une présentation par communautés. Dans chaque vitrine, l’objet de la mémoire d’un migrant est accompagné d’une analyse ou d’une précision sur l’histoire de la migration de sa communauté d’origine. 

Marius, migrant grec, de ces premiers pas au sein d’un syndicat à la Légion d’Honneur

Nicolas, le chauffeur russe

Les dons sont variés, allant de la truelle usagée à la bouteille de parfum. Des lettres, des cartes d’identité ou des photos viennent parfois enrichir la vitrine, permettant aux visiteurs de mettre un visage sur ces anonymes.

Zoulikha, qui a du fuir son pays. Sa mère lui a dit de prendre sa théière pour faire du thé à ses futurs amis français.

Un parfum qui pour Sarah comble l’absence de sa mère repartie en Iran

Certains objets ou récits traduisent la souffrance, la difficulté et la fierté. Des histoires parfois poignantes, que certaines familles ont eu le courage d’offrir à la Nation.

Les bottes de Lazare Ponticelli, migrant italien arrivé pieds nus en France. Le dernier poilu à disparaître a laissé lui-même ce vestige de son passé au musée.

En conclusion

En 1972, Georges-Henri Rivière installe un musée dans le Château de la Verrière du Creusot. Une partie de ces collections est tirée de la mémoire des ouvriers de l’entreprise Schneider, fermée deux ans plus tôt. Le musée de société est né, et avec lui, l’intérêt pour la mémoire d’une population.
La galerie des dons poursuit ce besoin de mémoire, en donnant la parole à des minorités et en leur permettant de valoriser leur expérience et leur place dans l’Histoire de France. L’Institution est ainsi au cœur de la préoccupation actuelle : comprendre et respecter les différences.

Tarif unique: 6€

Gratuit pour les moins de 26 ans et pour tous le premier dimanche de chaque mois