Synopsis

Comment les fouilles préventives de l’Inrap permettent d’écrire l’histoire d’une ville de périphérie.

Ce qu’il faut savoir

L’histoire de la ville de St Apollinaire ressemble à tant d’autres : une petite ville située dans la périphérie d’une grande agglomération qui voit sa population exploser à partir des années 1990. Pour loger ces nouveaux habitants, la municipalité lance des travaux de construction immobilière.

En France, comme dans beaucoup de pays d’Europe, avant de débuter un chantier de construction, l’aménageur en charge des travaux doit faire réaliser à sa charge un diagnostic archéologique. Ce diagnostic, obligatoire, a pour but de limiter la disparition de vestiges archéologiques encore méconnus. Il doit être réalisé par une entreprise agréée par l’Etat. Si le diagnostic met en évidence des restes archéologiques importants, des fouilles peuvent être organisées, et les travaux de construction sont bloqués le temps nécessaire.

Dans une grande majorité des cas, les entreprises de construction font appel à l’Inrap (Institut National de Recherche en Archéologie Préventive), qui est un établissement public sous la tutelle des Ministères de la Culture et de la Recherche. L’Institut, réorganisé en 1991 à partir de l’Afan, est composé de plusieurs spécialistes du domaine archéologique, qui conduisent le diagnostic, puis si ce dernier est concluant, la fouille et la post-fouille. Une équipe de spécialistes est déployée en fonction des premières découvertes pour mener toute la recherche jusqu’à sa valorisation.

Une fois les recherches archéologiques terminées, le site est détruit, c’est-à-dire que les archéologues ont vidé le lieu en recueillant les informations ou les vestiges, et l’aménageur peut terminer son chantier, sauf si la découverte est vraiment exceptionnelle.

Les équipes de l’Inrap sont tenues de communiquer leur découverte et de les présenter, entre autre, au public. Ces moments d’échanges peuvent avoir lieu durant les Journées de l’Archéologie ou dans un cadre scolaire. Mais l’Institut intervient également à travers des expositions à la demande des communes. C’est le cas pour St Apollinaire qui souhaitait après 25 ans de fouille sur la commune, mettre en lumière les découvertes faites lors des différents chantiers d’aménagements.

L’exposition

L’exposition, composée en grandes parties de panneaux et de quelques objets, est présentée au cœur de la médiathèque de la commune, Médialude. Les 3 vitrines installées permettent de découvrir comment à partir de quelques objets, voire quelques fragments, extraits du sol, les spécialistes en déduisent l’histoire d’un lieu.

Vitrine de la pré-protohistoire: objets dont un collier de pierre du néolithique, la plaquette en os était déposé sur le genou du défunt

La vitrine gallo-romaine, marquée par des villa

La vitrine médiévale, avec un marque à pain en calcaire

La vitrine médiévale, vue du haut, avec un carreau de pavage historié et glaçuré

Les panneaux sont agrémentés de croquis, de dessins et de photos, rendant leur lecture très accessible pour les adultes et les adolescents.

Les panneaux d’analyse: la villa et la nécropole

Pour accompagner ce travail d’analyse sur les fouilles de St Apollinaire, l’exposition est accompagnée de deux autres jeux de panneaux qui reviennent sur les missions et les métiers de l’archéologie. Un est installé dans la section jeunesse de la médiathèque et le second dans la section adulte. 

Vue de la section jeunesse

Vue de la section adulte

Une plongée totale dans le monde de l’archéologie qui permet de prendre pleinement conscience du rôle de l’Inrap.

Mon avis

L’idée d’installer une exposition d’archéologie dans une médiathèque n’est pas totalement anodine. L’Inrap, après des fouilles, publie ses découvertes dans des rapports de fouille, qu’il est d’ailleurs possible de feuilleter dans l’exposition. Une exposition centrée sur la ville de St Apollinaire, mais qui plaira à de nombreux curieux.

Rapports de fouilles et dépliants sur les spécialités de l’archéologie

Gratuit pour tous