Située dans les Bouches-du-Rhône, le long du fleuve, la ville de Arles n’est pas classée au Patrimoine de l’Humanité pour rien. Colonie romaine au Ier siècle avant J.C., la cité renferme de très nombreux sites antiques visitables. Un environnement exceptionnel qui lui vaudra l’attrait deux siècles plus tard d’un certain Vincent Van Gogh.

L’histoire d’Arles

En 49 avant J.C., ville d’Arelate soutient Jules César lors d’une bataille contre Marseille. En remerciement, ce dernier attribue le titre de colonie romaine à la ville, c’est à dire qu’elle obtient les mêmes droits que les villes de la Péninsule italienne. Auguste se fera le protecteur de la ville.

Plusieurs édifices de la culture romaine sont érigés dès le Ier siècle et transforment la ville en une cité romaine. Théâtre ou encore thermes sont les structures les plus notables de cet aménagement urbain, qui correspond aujourd’hui au centre historique. A partir du milieu du Ie siècle, la ville est en pleine expansion. Elle est traversée par une voie de communication, la via Aggripa, et se dote entre autre d’un amphithéâtre et d’une nécropole. Grâce à sa situation géographique, la ville devient prospère et réputée. Au IIe siècle aps J.C., Arles entame son développement agricole et industriel.

Au IIIe, la ville est un centre chrétien important, mais elle tombera aux mains des wisigoths en 508. Arles se transforme, certains édifices sont abandonnés, d’autres continuent à être utilisés durant une partie de l’époque médiévale. Des lieux qui ont été préservés au fil des siècles, et qui nous sont parvenus en très bon état de conservation.

Visiter la ville

Pour faire découvrir son patrimoine historique, la ville d’Arles a mis en place deux aides à la visite : une application gratuite, géolocalisable, qui fournit des informations sur les lieux remarquables aussi bien romains que contemporains, et un pass monuments.

Ce dernier se présente sur deux formules :

• - un pass liberté, valable un mois et qui permet de visiter 4 monuments et un musée au choix (12€ / 10€ Tarif réduit /pers. Gratuit -18 ans accompagné d’un parent.)
  - un pass avantage, valable 6 mois et donnant accès à tous les monuments et musées de la ville (16€ / 13€ Tarif réduit / pers. Gratuit -18 ans accompagné d’un parent.)

L’achat se fait directement à l’Office de Tourisme, point de départ de la visite.

Il est possible d’acheter un billet directement à chaque monument, mais ce dernier reste assez élevé et pas toujours avantageux.

A noter qu’il est difficile de rouler dans le centre historique, et que les places de parkings sont limités, surtout le samedi matin, jour de marché. N’hésitez pas à vous éloigner un peu pour avoir une chance de trouver une place.

Les édifices sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, mais les lieux ne sont pas vraiment aménagés pour permettre une pleine visite. Si vous ne pouvez pas du tout vous déplacer de façon autonome, réfléchissez avant d’opter pour un pass, qui est payant bien qu’à tarif réduit.

La visite

La visite débute de l’Office du Tourisme, où il est possible de demander un plan. Nous avons choisi de découvrir 3 monuments au centre-ville, le théâtre, l’amphithéâtre et les thermes, puis de reprendre la voiture pour nous rendre aux Alyscamps. Les panneaux de fléchage des monuments culturels sont très efficaces et sauront vous guider tout au long de la visite.

Top départ!

Situé à proximité de l’Office du Tourisme, dans le Jardin d’été, le théâtre ouvre le bal de la découverte. Très mal conservé, il est l’un des édifices les plus vieux de la ville. Sa construction a en effet débuté durant la première aire d’urbanisation, lancée par César en – 46. Avec ses 33 gradins, le théâtre pouvait accueillir jusqu’à 10 000 spectateurs. Le lieu de loisir est abandonné au Moyen-Âge, et ses blocs de pierre sont réutilisés pour d’autres constructions, ce qui explique qu’à ce jour ne subsistent que quelques gradins, l’orchestre, la fosse du rideau de scène et deux colonnes de marbre.

La façade du théâtre vue depuis le Jardin d’été. L’accès à l’entrée se fait par la ruelle qui longe le parc par sa gauche

Vue du théâtre depuis le sol

La visite reste tout de même très enrichissante, car elle invite à s’imaginer ce qu’était le lieu.

Vue sur le théâtre depuis les gradins

A proximité immédiate du théâtre se trouve l’amphithéâtre. Extrêmement bien conservé, le lieu est encore utilisé de nos jours, notamment pour les corridas. Il peut accueillir 21 000 personnes réparties sur 34 gradins. Son organisation est proche du Colisée de Rome ou de l’amphithéâtre de Nîmes.

L’amphithéâtre aussi appelé les Arènes d’Arles

La visite se concentre surtout sur le génie de construction romain, et offre une très belle vue au sommet d’une des tours sur le Rhône et la ville.

Belle hauteur sous plafond

Vue sur le Rhône depuis les gradins de l’amphithéâtre

A faire si vous n’avez pas peur des marches.

Pour rejoindre les thermes de la ville, il vous faudra emprunter les petites ruelles que Van Gogh a su si bien saisir. Et parfois, elle réserve quelques surprises.

La ville regorge de tags urbains

Les thermes de Constantin sont installées dans un bâtiment imposant proche du Rhône. Moins emblématique que l’amphithéâtre, elles sont pourtant au cœur de la culture romaine. Edifiées au IVe siècle, à l’aube des invasions visigothes, les thermes faisaient partie d’un complexe plus grand, aujourd’hui disparu. Mais la taille des vestiges laisse entrevoir l’importance des thermes. La visite des lieux est ponctuée de panneaux explicatifs qui permettent de prendre pleinement conscience de l’organisation du bâtiment.

Les thermes vue de l’extérieur

Rien n’est jamais trop haut pour les romains!

Le système d’hypocauste, très bien conservé

Pour découvrir les Alyscamps, nous avons dû reprendre notre voiture et parcourir les 3 km qui nous séparait du lieu. Les Alyscamps, dont le nom renvoi aux Champs-Elysées, un des paradis du panthéon grec, est une nécropole romaine, où ont été incinérés puis enterrés des païens. Après l’instauration de la religion chrétienne comme religion de l’Empire, une chapelle au martyr de saint Genest est construite. Les premiers évêques d’Arles y sont ensevelis, et la nécropole devient un cimetière chrétien à ciel ouvert. Le lieu est utilisé pendant plusieurs siècles et devient un emblème de la ville d’Arles, dont on retrouve la mention dans le poème l’Enfer de Dante. Classée au titre des Monuments Historiques en 1862, la nécropole s’organise comme une grande allée jonchée de sarcophages, et qui transporte véritablement dans un monde parallèle, que l’on parcoure sous l’œil des corbeaux.

Haie d’honneur funeste

Bucolique voire romantique

La chapelle de saint Genest

Des sarcophages à perte de vue

Depuis les Alyscamps, il est possible de rejoindre l’Abbaye de Montmajour. Pour poursuivre une visite dans un lieu spectaculaire et étrange.

https://www.arlestourisme.com/fr/monument-detail.html&code=_x0031_3T2000481&langue=fr&back=768

https://fr.wikipedia.org/wiki/Alyscamps