Synopsis

Le travail RNST, un artiste de street art originaire de Dijon

Ce qu’il faut savoir

Né dans les rues dans les années 90, le street art se caractérise par des motifs artistiques apposés initialement en toute illégalité sur les murs des villes. En quelques décennies, il a su passer de la clandestinité à la reconnaissance du monde de l’art.

Visible par tous et à direction de tous, le street art séduit car il réussit à véhiculer un message de manière simple et efficace. Il sait aussi surprendre le « spectateur », en surgissant devant lui à l’improviste au détour d’une ruelle ou en format xxl sur une façade.

Imprévisible, temporaire, et percutant, cet art contestataire a su trouver sa place dans l’Histoire de l’art, sans pour autant renier ses origines. Et même si le temps où un recouvrage systématique des créations n’est pas encore révolu, les artistes des arts de la rue profitent aujourd’hui d’un accueil favorable du monde de l’art, des politiques et des populations. Les créateurs de graff, de pochoir ou de collage peuvent d’ailleurs compter sur des commandes officielles de plus en plus fréquentes.

C’est le cas de RNST, artiste dijonnais, qui graffe depuis les années 90 dans la Cité des Ducs. Il a connu l’illégalité des premiers tags, l’intervention des forces de l’ordre, puis la progressive reconnaissance, la commande de la VNF, qui offre à son travail une visibilité inespérée : une maison au bord du canal de Bourgogne observable depuis la rocade qui part sur Paris. Et ils seront nombreux les locaux à retenir le visage de cet enfant masqué qui semble nous narguer. Une figure qu’on retrouve régulièrement dans l’œuvre de l’artiste, tout aussi reconnaissable que sa signature.

Après plusieurs réalisations en métropole, une rétrospective s’est rapidement imposée, sous l’impulsion de la directrice de la médiathèque de la ville de St Apollinaire. En faisant entrer l’artiste dans le temple du savoir, la ville a réussi à offrir une continuité à deux principes du street art : la surprise et l’accessibilité.

L’exposition

Installée dans l’espace dédié aux expositions de la bibliothèque, celle-ci se compose d’œuvres pêle-mêle, encadrées et accrochées au mur comme des œuvres d’art, mais sans cartel ni aucune autre forme d’indication. Des affiches, des prises de vue de graffs in situ et quelques photographies de l’artiste au travail réussissent à retranscrire l’univers de RNST, dans lequel domine des enfants masqués à l’attitude provocante.

Chaque illustration offre un contraste fort qui interpelle le spectateur : la naïveté de l’enfant qui aime jouer à la bagarre, en opposition complète avec des enfants qui rentrent en résistance, poing levé et visage caché, contre l’enfance, le système, et pour la justice et la planète.

Une petite rétrospective juste et émouvante, qui a trouvé un écho particulier au cœur du temple des maux mots.

Mon avis

J’étais un peu septique lorsque j’ai appris qu’un artiste de street art allait s’exposer au cœur d’une bibliothèque. Si la proposition n’a pas fait peur à RNST, qui rappelle qu’il a découvert l’art du dessin lorsqu’il était enfant dans une bibliothèque dijonnaise, elle était tout de même audacieuse. Heureusement que l’art fait tomber les barrières et les idées reçues, sans quoi cette très belle exposition n’aurait pas pu voir le jour.

A découvrir et à redécouvrir, sans modération et à tout âge

http://mediatheque.ville-st-apollinaire.fr/opacweb...

http://www.sparse.fr/2017/06/20/rsnt-street-arts-t...

Gratuit pour tous