
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
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DÉFINITIVEMENT FERME
En 2010, la France obtient l’inscription du Repas gastronomique des français à l’Unesco. Ce classement au patrimoine de l’Humanité est suivi de la création de Cités de la Gastronomie, avec pour objectif l’installation de musées dans plusieurs villes de France. Plusieurs villes se portent candidates pour accueillir un lieu dédié à l’art du bien manger. 4 seront sélectionnées, dont Lyon, connue internationalement pour ses bouchons. La Cité est installée en plein centre historique, dans l’ancien Hôtel-Dieu, en cours de réhabilitation. Elle ouvre ses portes le 19 octobre 2019, et fait le lien entre la santé et l’alimentation. Malheureusement, l’expérience proposée laisse sur sa faim.Le lieu
Issu d’un premier noyau qui apparaît au XIIe siècle, ce simple hôpital évolue au XVe siècle pour devenir un Hôtel-Dieu. Il est connu pour accueillir entre autre François Rabelais, l’auteur de Gargantua, qui y exercera comme médecin entre 1532 et 1535. L’hôpital gagne très vite une grande notoriété, et enregistre de bons résultats. Au XIXe siècle le taux de survie est alors de 13 sur 14. Agrandi à plusieurs reprises, l’Hôtel-Dieu cesse toute activité médicale en 2010. Une partie du bâtiment est vendue et la ville transforme l’une des ailes pour abriter la Cité de la Gastronomie. Lyon a en effet un passé gastronomique très riche. Ses bouchons, petits restaurants où l’on sert des plats rustiques, ses vignobles et ses grands cuisiniers, à l’instar de Paul Bocuse, font encore rayonner aujourd’hui la ville à l’échelle internationale. Un lieu de prestige pour un art glorieux, Lyon avait toutes les cartes en main pour réussir son pari.
Notre visite
Vue depuis le cloître sur la Cité
Le bâtiment a beau être immense, nous avons eu un peu de mal à trouver l’entrée, qui se situe dans le cloître. Une fois entre les murs de l’ancien hôtel-Dieu, l’orientation est un plus évidente mais la multiplication des boutiques avant l’entrée dans le musée n’aide pas à se préparer à la visite. L’accueil au guichet est chaleureux, mais très vite, l’achat des billets relève du casse-tête. Beaucoup de tarifs, des offres de dégustations qui ne nous ont pas semblé claires, des réductions annoncées sur le site qui ne le sont plus une fois en caisse. On se sentirait presque au marché, obligés de négocier le tarif. Et faute de tout comprendre, nous avons pris la visite simple alors que nous aurions bien aimé déguster le repas italien inscrit sur l’ardoise.
La première salle, située au 1er étage, est une très bonne surprise. Elle réussit à stimuler tous les sens en nous transportant sur un marché.
L’espace du marché
Grâce au numérique, l’ambiance y est, et on se laisse facilement attirer par les étals des vendeurs. On regarde, on teste ses connaissances, on sent, on écoute.
Les Halles où la praline est à l’honneur
Des pralines qui roulent et une douce odeur de sucré embaume l’installation
Et même si la pièce est très grande et l’installation de taille moyenne, l’esprit de vide ne domine pas trop.
Malheureusement, la première impression est vite chassée par le reste de la visite et notre enthousiasme retombe comme un soufflé sorti trop tôt du four. Le second niveau est dédié au jeune public avec sa gastroludothèque.
L’espace aménagé pour les enfants
La cuisine ludique
Et en effet, l’espace s’adresse vraiment au jeune public. Pas sûr que les bambins découvrent vraiment l’art culinaire dans ses installations, mais faute de visiteurs-test en culottes courtes, nous ne détaillerons pas l’expérience.
`La salle d’exposition temporaire
A l’étage, la salle d’expositions nous a paru bien vide malgré une animation remarquable autour de l’œuvre d’Arcimboldo.
Nous avons ensuite rejoint à nouveau le premier étage pour la suite de la visite.
Le lustre formé de 13 cuillères, clin d’oeil au taux de survie de l’hôpital (13/14)
Au cœur du bâtiment se trouve une coupole, au cœur de laquelle se trouve un très grand lustre en forme de cuillères. Pourquoi pas. Mais le prestige du lieu est difficilement perceptible à cause de plusieurs aménagements qui bloquent le passage et la vue.
Les collections médicales
De plus, le musée accueille dans son parcours une partie de ses collections médicales.
Fleur anatomique, serpent dans le formol, pépite d’or et maquette de la guillotine
L’apothicairerie
Le lien est difficile avec la gastronomie, les collections sont les unes sur les autres, et leur valeur n’est pas perceptible. La Cité perd même de son sens avec ces collections. On ne sait plus trop où on se trouve, et le contraste entre les salles vides et celles trop pleines est plus que notables.
Les fourneaux
La visite se conclue avec l’espace dédié à la cuisine lyonnaise. Des tables, des fourneaux, de grands cuisiniers, des recettes… C’est esthétique, mais le visiteur reste spectateur.
Des poêles, une installation sans odeur
Aucune stimulation, aucune participation, aucun investissement, l’expérience est, elle aussi, ratée. Tout est trop passé : les vieux fourneaux, les recettes qui n’ont plus cours, ou encore des mentions comme l’art de la braconnerie qui est plus qu’indélicate…
Le livre de recette du chocolatier Barnachon sous cloche
La Cité a manqué son objectif : elle a traité la cuisine comme un objet passé qui mérite sa place dans un musée et est passée à côté de son aspect vivant, qui n’est pas étranger au classement de l’Unesco.
Mon avis
Mais quel dommage ! Tous les ingrédients étaient présents pour que la mayonnaise prenne. Le lieu historique se prêtait très bien à l’exposition, la muséographie est réussie, et Lyon offre une richesse culinaire propice à la découverte. Et on ne retient que les grandes pièces vides, les vues bouchées par des installations, et le manque d’initiative en faveur de la découverte culinaire. J’attendais une vraie expérience, riche pour tous les sens, et je ne garde de cette visite qu’un goût amer. J’espère qu’il ne s’agit que d’une recette-test, et que la Cité va rapidement corriger ses erreurs pour offrir à Lyon une véritable institution quelle mérite.
Adresse
Cour du Cloître, Lyon, 69002Horaires
Du mardi au dimanche de 10h à 19h
Nocturne les samedis jusqu'à 22h
Fermé les 25 décembre, 1er janvier et 1er mai.
Billet exposition + dégustation
Plein tarif : 24 €
Tarif réduit : 20 € (étudiants, jeunes et enfants de - 16 ans )
Billet espaces d’exposition seuls
Plein tarif : 12 €
Tarif réduit : 8 € (étudiants, jeunes et enfants de - 16 ans)
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