​Bouddha, la série
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  • 55 épisodes de 45min auront été nécessaires pour retracer la vie d’une figure historique, religieuse et philosophique: Bouddha. Produite en Inde en 2013, la série est diffusée sur Netflix depuis 2017. Bien que critiqué pour quelques aspects romancés ou des détails interprétés, le programme reste cependant assez fidèle aux récits historiques, et réussit à capter l’intérêt du spectateur du premier au dernier épisode de ce véritable marathon télévisuel. 

    Qui était Bouddha ?

    Avant de devenir Bouddha, c’est-à-dire un être éveillé, le fondateur du bouddhisme s’appelait Siddhârta Gautama. Fils du roi du Kapilavastu, territoire situé dans l’actuel Népal, il serait né le 8 avril 563 avant J.C. Dès sa naissance, un sage prédit son destin monastique. Son père refuse alors ce destin, et décide de cacher à son fils l’existence de la souffrance, jusqu’à ce qu’un jour, le prince alors âgé de 29 ans, marié et père, sorte du palais et ne fasse 4 rencontres (maladie, vieillesse, mort, ermitage) qui le décide de renoncer à sa vie confortable et à ses proches pour trouver le salut. Après 6 ans de tâtonnement, Siddhârta s’éveille, accède à la vérité suprême et devient un bouddha. Il part donc à travers les royaumes pour prêcher. Sur son chemin, il fait de très nombreux adeptes, dont une très grande partie des membres de sa famille. A 80 ans, en 493 avant J.C., après avoir ingurgité des champignons vénéneux, il quitte la terre pour rejoindre le Nirvana. Il laisse dernière lui une religion naissante, et une communauté qui connaîtra plusieurs schismes au fils des siècles. Mais çà, c’est une autre histoire.

    Comment connaît-on l’histoire de Bouddha ?

    La première biographie du Bouddha originel nait au IIe siècle après J.C., soit 7 siècles après sa mort, sous la plume d’Ashvagosha, philosophe et poète bouddhiste. Dans son Bouddha-Charita, qui retrace l’épopée complète du prince des Shakyas (tribu dirigeante du Kapivalastu), l’auteur s’attache à souligner le caractère mystique du Bouddha, en faisant ainsi un dieu.

    Cependant, les récits divergent d’une région à l’autre, ainsi que la chronologie, et les spécialistes actuels s’accordent essentiellement pour dater son existence sur ses rapports avec ses contemporaines, dont son cousin, Devadatta (Devdutt dans la série) ou encore le roi Bimbisarâ (Bimbisar) et son fils Ajatasatru.

    Ainsi, comme pour les figures bibliques, il a beaucoup de récits plus ou moins fictifs autour de la vie du Bouddha. Les auteurs de la série ont donc choisi de s’appuyer sur plusieurs traditions pour construire le scénario. Et qu’on n’y croit ou pas, la série réussit à séduire malgré les 55 épisodes en hindi.

    Ce qui fonctionne

    La série est un vrai marathon et réussit à mêler histoire, mythologie et intrigues en dosant efficacement chaque élément. Le récit est plausible, bien ficelé, et aucun sujet traité n’est bâclé, même si certains personnages disparaissent soudainement. Malgré quelques critiques quant à certains faits ont été inventés (comme la stérilité de la mère de Siddartha), la fiction est très proche des récits connus à travers les textes.

    Et si on prend un peu de recul pour analyser le récit, on remarque que tous les personnages ont un rôle symbolique. Ils sont la figure de sentiment, d’excès et d’image sociétale. Ainsi, chaque action de Siddhârta se rattache à la sagesse, celui de son épouse Yashodhara de l’amour inconditionnel, Channa de la fidélité et celle de son cousin, Devdutt de la jalousie.

    Et même si les acteurs ne vieillissent pas, et que les effets spéciaux sont d’une autre époque, ce petit côté kitch voire irréaliste jouent véritablement en faveur de la série. 

    Ce qui ne marche pas

    La série n’est pas uniforme, un premier générique apparait après une dizaine d’épisodes, puis un second après l’illumination du Bouddha. Dans les premiers épisodes, il y a des scènes de chants et de danse, puis soudainement plus rien. On sent les tâtonnements du réalisateur, qui a testé plusieurs formats avant de s’affranchir des codes du Bollywood. 

    Le seul vrai point négatif que nous pouvons avancer, c’est que le message de Bouddha a du mal à être perçu par le spectateur, qui notera sans doute plus l’égoïsme du personnage principal que son héroïsme. 

    On mate si on a beaucoup de temps, et si on est fan des Bollywood

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