Niché au cœur de la Drôme, dans le petit village d’Hauterives, le Palais Idéal est sans doute l’un des monuments historiques les plus insolites de France. Tout droit sorti de l’esprit quelque peu délirant d’un facteur, le lieu promet aux petits et aux grands un voyage dans le monde de la rêverie et la fantaisie. Portrait d’un monument emprunt de poésie, de naïveté et d’exotisme.

Ce qu’il faut savoir

Joseph Ferdinand Cheval, surnommé le facteur Cheval, naît en 1836 dans la Drôme. Il suit une scolarité très courte, et à sa sortie de l’école en 1848, il maîtrise mal le français. Il l’écrira d’ailleurs toute sa vie de façon phonétique. Il devient boulanger et fonde une famille. En 1865, il perd son premier fils. Il démissionne, mais la pauvreté l’oblige à retrouver un emploi. Il se présente en 1867 au concours de facteur, qu’il réussit. Il est affecté à Hauterives.

En 1873, il perd son épouse. Il se remarie en 1878 avec une tailleuse, qui lui apporte une dote suffisante pour acheter des terres à Hauterives.

Chaque jour, le facteur parcourt 40 kilomètres à pied dans la campagne drômoise pour effectuer sa tournée. En avril 1879, il trébuche sur une pierre. Cette « pierre d’achoppement » attise l’imagination de Joseph, qui se met à imaginer un palais aux références farfelues. Et comme pour certain, il n’y a qu’un pas entre le rêve et la réalisation, il se lance dans la construction de ce Palais qu’il décrit comme idéal. Sans éducation, sans avoir quitté sa région natale, le facteur assemble pierres et cailloux glanés durant sa tournée, modèle chaux, mortier et ciment à l’issue de sa journée de travail. Il y consacrera tout d’abord ses nuits, puis à partir de 1896, date de sa retraite, ses jours.

« Le soir à la nuit close

Quand le genre humaine repose

Je travaille à mon Palais

De mes peines nul ne saura jamais »

Le chantier de ce « palais fééerique » durera 33 ans. A partir de 1905, celui que le voisinage appelle alors « un pauvre fou » accueille ses premiers visiteurs. Il leur fait visiter le chantier de construction, et détaille ses ambitions, ses rêveries et ses créations. Le facteur laissera également des carnets détaillés qui permettent aujourd’hui aux historiens de comprendre sa personnalité.

En 1914, il demande l’autorisation d’être enterré dans son palais, mais la mairie refuse. Il modèle alors un tombeau dans le cimetière de Hauterives, où il sera enterré en 1924.

Dès 1930, le Palais Idéal devient un lieu prisé par les artistes, qui viennent admirer une œuvre "d’art total" : Picasso, Breton, Doisneau ou même Buffet se succèdent au pied de la création.

En 1969, Malraux soutient le classement du Palais, qui devient un bien reconnu du patrimoine français. 

Depuis près de 180 000 visiteurs par an se déplacent dans le petit village drômois pour s’évader le temps d’une visite dans cet univers si singulier.

Le Palais

Lorsque le visiteur entre dans l’enceinte du palais, il est a beau l’avoir vu maintes fois en photo, il se retrouve déstabilisé par la diversité des décors.

Façade ouest: le château médiéval, la maison carrée d’Alger et le chalet suisse nichés dans les arcs de la façade

Façade sud: le musée anti-déluvien

Sous ses faux-airs de temple hindou, des références à la Bible, à la Nature, à l’Antiquité et aux voyages ponctuent le lieu dans un joyeux mélange, qui retranscrit l’imaginaire tortueux de son créateur.

Détail de la façade est: Dieu Patrie Travail

Façade sud: d’étranges marcheurs, tout comme le Facteur

Le Palais fourmille de recoins, d’univers que l’on traverse de part en part, d’une façade à l’autre.

Façade ouest: l’un des escaliers qui permet d’accéder à la galerie

Façade sud: la reine des grottes

La visite est ponctuée d’inscriptions gravées, qui précisent les croyances, la culture et l’orgueil du Facteur, qui se savait un "artiste".

Façade nord: d’un songe j’ai sorti la reine du Monde

Inscription dans le labyrinthe: Ton Palais,c’est de l’art, c’est du rêve et c’est de l’énergie

L’omniprésence des références à la mort et aux temps qui passent accompagne le visiteur jusqu’à la façade du Belvédère.

Le sanctuaire de la brouette du facteur: "ma compagne de peine"

Vue sur le Palais et sa façade est depuis le Belvédère

Un lieu magique, où le temps et l’espace n’ont aucune prise, une véritable œuvre d’art total d’un artiste qui ne s’ignorait pas.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ferdinand_Cheval

https://www.facteurcheval.com/

Plein tarif: 9€

Tarif réduit: de 5 à 6€

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