
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
-
Installé à quelques kilomètres du centre historique de Narbonne, le musée Narbo Via a été inauguré le 19 mai 2021, à l’issue du troisième déconfinement. Porté par la région Occitanie, l’Etat français et l’Union Européenne, l’établissement accueille dans ses 8 000m2 des collections très riches, à l’image de l’importance de cette ancienne colonie romaine.
Ce qu’il faut savoir
En 118 avant J.C., les romains installent un colonie le long de la via Domitia (route qui relie l’Italie à l’Espagne), à l’embouchure de l’Aude : Narbo Martius. Grâce à sa position stratégique, elle devient rapidement un comptoir commercial très actif. Elle échange avec les autres ports de l’Empire romain, dont celui d’Ostie, mais aussi avec les tribus locales, dont les Elisyques, installés sur l’oppidum de Montlaurès à 4km de la colonie.
Du fait de son rayonnement, la future ville de Narbonne grossit très vite, jusqu’à devenir la plus importante de l’Empire selon Strabon. Celle que l’on surnomme la « fille de Rome », elle compte le second plus grand port de l’Empire.
En 27 avant J.C., l’empereur Auguste visite la ville, et en fait 5 ans plus tard la capitale de la Narbonnaise.
La ville se dote alors de constructions à la romaine : un capitole, un forum, des termes, et autres bâtiments typiques de la culture dominante, organisés autour de deux voies perpendiculaires : le cardo et le decumanus. A l’extérieur, derrière l’enceinte de protection, une nécropole est implantée.
L’attractivité de Narbo Martius attire de jeunes entrepreneurs et des artisans, qui proposent leurs tissus, leurs huiles ou encore du vin. Le niveau de vie est élevé, ce qui profite également à la ville qui peut importer les plus beaux matériaux, dont le marbre de Carrare.
A la chute de l’Empire romain, la ville décline doucement. Si elle est encore un centre spirituel et religieux importants au Moyen-Âge, elle a totalement perdu son rayonnement et son prestige passés.
Au début du XXe siècle, les archéologues se lancent à la recherche du passé de « la fille de Rome ». Ils fouillent la ville, mais aussi les zones portuaires environnantes. Les vestiges sont si nombreux que deux musées distincts sont ouverts pour les accueillir.
En 2010, l’idée d’un grand musée voit le jour. 10 ans plus tard, le projet est concrétisé avec l’inauguration de Narbo Via.
Le musée
Le musée s’est fixé un objectif : reconstituer le passé de Narbo Martius. Ainsi, il ne présente que des collections issues des fouilles archéologiques de la ville romaine et des zones portuaires.
L’entrée du musée, avec son écran ludique
La visite débute avec une borne milliaire, pour annoncer au visiteur qu’il est arrivé.
Le mur lapidaire, 76m de long pour 10m de haut
La visite se poursuit ensuite devant le lieu le plus saisissant du musée : le mur lapidaire, composé de 760 blocs de pierre sculptés.
Les blocs remis dans leur contexte grâce à un écran
Les détails sont riches, et traduisent autant la vie culturelle et spirituelle de la ville que la diversité de sa population. Des décors végétaux répondent à des représentations d’artisans, immortalisés sur une stèle funéraire.
Détail du mur, avec ses blocs sculptés
Et pour faire vivre ses réserves, le musée a opté pour la rotation des collections à vitesse grand V. Une machine déplace constamment les blocs entre la réserve et la salle d’exposition, assurant un mouvement constant et une présentation différente tout au long de la journée.
La force du musée: la recontextualisation
Plaque ornée de deux aigles tenant une guirlande, marbre de Carrare, IIe siècle après J.C.
Loi de Flamine gravée sur une plaque en bronze, vestige rare car facilement réutilisable, Ier siècle après J.C.
Le visiteur poursuit ensuite sa visite au cœur des collections, dont la diversité, la richesse et la taille traduisent la splendeur de la ville antique: les lampes à huile, les verreries mais aussi les mosaïques se mélangent avec les céramiques, les pilastres et les stèles.
Deux bustes de l’époque impériale, prêtés par le Musée du Louvre, veillent sur une mosaïque complète
Vue sur l’espace dédié aux rites funéraires
La scénographie est aérée, le musée spacieux. Des reconstitutions viennent ponctuer le parcours, forçant le visiteur à prendre parfois du recul pour mesurer l’immensité de la réalisation.
Fresques ornant la salle d’apparat d’une domus, au centre une représentation mythologique originale (le génie des vents), en haut à droite la représentation du buste d’Auguste
La traditionnelle lampe à huile, Ier et IIe siècle après J.C.
La visite est dynamique et propose un juste équilibre entre objets, reconstitutions et explications. Un musée qui saura plaire à tous les visiteurs.
Fragments de verre, un vestige rare et particulièrement précieux pour les archéologues
Oui, il s’agit bien d’une ancre
Mon avis
En apparence, les collections du musée semblent peu nombreuses. Et les très grandes salles renforcent ce sentiment de vide. Pourtant, le musée est d’une richesse folle. Les vestiges présentés ne sont souvent que des fragments. Le visiteur est ainsi invité à se projeter pour appréhender l’importance de la collection, et à travers elle, de celle qui n’était pas pour rien la "fille de Rome".
Horaires
Basse saison
11h-18h
(1er octobre- 30 avril)Haute saison
10h-19h
(2 mai- 30 septembre)Jour de fermeture
hebdomadaireLundi
Musée
Plein tarif: 9€
Pass Musée, Horreum et Amphoralis
Plein tarif: 15€
Plus de tarifs et conditions gratuité ici