- Description
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Synopsis
Les relations étroites entre la France et la Grèce entre 1675 et 1919.
Ce qu’il faut savoir
Au XVIe siècle, l’Empire Byzantin, dont faisait partie la Grèce actuelle, tombe dans les mains des turcs de l’Empire Ottoman. La culture de l’envahisseur semble imposer rapidement. Mais en apparence seulement, car l’oppression fait naître et grandir au fil des décennies un sentiment d’identité grecque.
En 1675, Louis XIV envoie une délégation en Grèce. Le marquis de Noitel et ses accompagnants visitent le pays et en dessinent les contours. Une première documentation de la culture grecque est réalisée. Les explorateurs et voyageurs affluent. Les premières recherches archéologiques sont entreprises. C’est le début d’un lien fort entre la France et la Grèce.
La France joue un rôle important dans l’indépendance grecque dès 1821. Politiciens et artistes mobilisent l’opinion public dans l’Hexagone pour soutenir la guerre tant financièrement qu’humainement. Des volontaires, appelés Philhellènes, partent affronter l’armée ottomane aux côtés des insurgés grecs.
En 1830, la Grèce devient indépendante. Le pays doit se réinventer après les 200 ans de domination. Pour unifier ses populations éclatées, le pays se rassemble autour d’une langue, d’une histoire, d’une culture et d’une religion commune. Athènes en devient la capitale en 1834. La petite ville se dote de constructions modernes typiques du XIXe siècle. Un prince allemand, Otton Ier, est installé sur le trône en 1832, (et remplacé 30 ans plus tard par un prince danois). De forts liens se créent alors entre l’Allemagne et la Grèce. Les artistes grecs partent se former à Munich.
Le jeune pays prend également conscience de la richesse de son sol. En 1837, une société archéologique est créée, et l’exportation des œuvres issues des fouilles est interdite.
Malgré les liens qui unissent la Grèce et l’Allemagne, les relations avec la France restent fortes. En 1846, l’Ecole Française d’Athènes voit le jour. L’école n’est initialement pas spécifiquement archéologique, mais de nombreux agrégés affluent sur le sol grec pour fouiller, la transformant petit à petit en une école d’archéologie. Les français mettent à jour de nombreux sites, dont celui de Santorin qui a abrité la culture minoenne.
L’archéologie fait un bond en avant avec des méthodes toutes nouvelles : stratigraphie, le relevé et la prise de vue. Les découvertes sont largement documentées et des reconstitutions sont même tentées, une première pour l’époque.
En 1896, Pierre de Coubertin, qui confère au sport une valeur identitaire, réinstaure les Jeux Olympiques antiques pour fédérer les nations. La culture des civilisations de la Grèce antique devient le point d’ancrage de l’identité européenne.
Le XXe siècle verra un nouveau rapprochement artistique entre la Grèce et la France. La plus ancienne démocratie du monde envoie ses artistes se spécialiser à Paris, la capitale de l’art moderne.
Aujourd’hui, les liens entre les deux pays ne sont plus aussi forts. Cette exposition est donc l’occasion de réveiller cette histoire commune si riche à l’occasion des 200 ans de l’indépendance grecque.
La visite
L’exposition, au parcours chronologique, débute en 1675. Le visiteur se trouve face à des stèles antiques installées pèle-mêles.
Au fond, sur le mur, une peinture illustrant le marquis de Noitel et ses accompagnants introduits le sujet : la France découvre la Grèce.
Vue sur la salle d’ouverture de l’exposition
Objets de la collection Fauvel, vice-consul de France en 1803
Au fur et à mesure des salles, nous collectons des informations sur la culture grecque, à l’image des premiers explorateurs : peintures byzantines, coffres aux accents ottomans, costumes ou encore trésors archéologiques dessinent les contours de l’identité grecque.
Les salles dédiées à la période de la guerre d’Indépendance
La suite du parcours revient sur l’indépendance, puis la création d’une identité grecque, à laquelle l’Occident contribue pleinement.
L’Araignée, Nikolaos Gyzis, huile sur panneau de bois, 1884. L’oeuvre s’inscrit dans le courant symbolique, très populaire en Allemagne.
Pénélope, Léonidas Drosis, sculpture, 1874/1874
Au total, l’exposition regroupe 300 objets. La visite est dynamique, la scénographie joue sur l’idée de grandeur et met le visiteur face aux trésors de la Grèce.
Sculptures grecques: à gauche Apollon de Ténéa, plâtre tirée d’un original (570-550 avant J.C.)
Vue de la salle dédiée aux oeuvres monumentales: au premier plan, un sphinx, au second, les danseuses de Delphes
On retrouve de très beaux objets, des œuvres très connues, et d’autres particulièrement rares.
Brûle-parfum, bronze, 460-450 avant J.C., découvert à Delphes par l’Ecole Française
Reconstitution de pièces du Trésor de Mycène, découvert par Henrich Schliemann en 1873
Ce mélange des supports très prononcé reproduit très bien l’atmosphère artistique de l’époque, entre découvertes archéologiques et créations modernes.
Positif stéréoscopique, pris en 1902 dans le Musée de Delphes avec la silhouette des premiers visiteurs
Reliquaire de la Vraie Croix portée par deux anges: chef-d’oeuvre byzantin du XIIe siècle, probablement apporté en France au XIIIe, entré dans les collections du Louvre en 1915
Un joli pari (presque 3 siècles d’histoire) relevé haut la main par les équipes du Musée du Louvre
Mon avis
L’exposition peut sembler à destination des passionnés d’archéologie. Mais en réalité, elle est également très axée sur l’Histoire de l’art, tant byzantin que moderne. Elle est donc très variée, et ce véritable voyage dans l’Histoire d’une nation saura plaire à tous.
Adresse
Rue de Rivoli, Paris,Horaires
Du mercredi au lundi de 9h à 18h
Nocturnes les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45.
Fermé le mardi
Tarif unique d’entrée au musée et aux expositions : 17 €
Réservation obligatoire: www.ticketlouvre.fr