Inauguré en juin 2018, le Musée de la Romanité tire une partie de ses collections de l’ancien musée municipal de la ville. Installé à côté des Arènes de la ville, l’établissement réussit à retracer ses 25 siècles d’histoire à partir de 5 000 œuvres issues des découvertes locales, anciennes mais aussi très récentes. Un pari audacieux que le musée relève haut la main grâce à un subtil mélange entre médiation et valorisation de ses collections.

Ce qu’il faut savoir

Nîmes nait à l’époque celtique, lorsque les gaulois de la tribu des Volques s’y installent vers 400 avant J.C.. Ils s’installent près d’une source, qu’ils dédient au dieu Nemausus. Les premières implantations deviennent rapidement un village, suivi d’un oppidum (un habitat fortifié).

L’arrivée des Romains en Gaule, puis leur victoire sur les Arvernes, incite les Volques à s’allier avec Rome. Les gaulois acceptent la domination contre protection. La romanisation est en marche.

Les romains vont transformer la petite ville de Nemausus en une ville gallo-romaine, traversée par la Via Domitia, qui relie l’Italie à l’Espagne. Au Ier siècle, la ville se dote de monuments romains : temples, enceinte, amphithéâtre (actuel arènes). Nimes devient un acteur de la romanisation. A son apogée au IIe siècle, elle compte 25 000 habitants.

A partir de l’ère médiévale, la ville tombe lentement en sommeil.

Au début des années 2000, la ville lance des grands travaux pour moderniser ses infrastructures. Et qui dit travaux dit fouilles préventives. Ainsi, entre 2006 et 2007 sortent de terre une domus et deux mosaïques en excellent état de conservation. Qualifiées par les spécialistes de « plus belles pièces après celles de Pompéi », ces découvertes font naître la volonté de valoriser le passé archéologique de la ville. Le projet du Musée de la Romanité est né.

Le musée

Afin de balayer les 25 siècles d’histoire de la ville, le musée a opté pour un découpage chronologique, divisé en 4 étapes : l’époque gauloise, l’époque romaine, l’époque médiévale et une partie consacrée aux legs de l’Antiquité. 

Reconstitution de la maison gauloise de Gailhan, datée de la fin du Ve siècle

Créations romaines en terre cuite, fer et bronze

Le visiteur découvre au fils des salles que chaque période à influencer la précédente, et a donné naissance à la Romanité : la culture gauloise est encore fortement présente chez les Gallo-Romains, celle des Romains à l’époque médiévale et contemporaine.

Vue sur l’impressionnant silo de stockage

L’espace dédié à la mort

Le musée est spacieux, très aéré, et réussit à mettre en valeur chaque pièce, même celles présentées dans un ensemble. De très belles œuvres sont exposées, à l’instar des mosaïques découvertes en 2006. 

Restitution de la mosaïque de Penthée, découverte en 2007. Elle représente un thème rare dans l’iconographie romaine, tiré de la tragédie grecque, avec un décor d’inspiration africaine

Le parcours est un peu alambiqué, et invite à la flânerie et à la contemplation. La disposition des œuvres à la verticale incite à lever les yeux vers le ciel, comme si nous étions en train de visiter un temple romain.

Stèles funéraires 

Médiation: lire les inscriptions sur stèle

En plus d’une très belle scénographie, juste et distinguée, le musée a su miser sur une muséographique interactive et particulièrement ludique à destination de tous les publics : reconstitutions animées à 180°, animations sur les stèles funéraires, reproductions d’intérieur domestique…

Lampes à huile, l’objet romain par excellence. Le musée en compte 450.

Dispositif de médiation: les visiteurs sont invités à toucher la reproduction de la sculpture celtique

Le musée renouvelle les codes du musée d’archéologie, en lui donnant un caractère vivant, accessible et esthétique. Un musée tourné vers la modernité, à l’image de l’arrivée de la Romanité.

https://museedelaromanite.fr/

Tarif plein: 8€

Tarif réduit: 6€

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