
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
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Inaugurée le 6 mai 2022 après plus de 10 ans de travaux, la Cité de la Gastronomie a réussi à tenir ses premières promesses : mettre en valeur le repas gastronomique des français et la tradition viticole de la région dans un lieu singulier. A mille lieues d’un espace fermé et immobile, la Cité a trouvé un subtil équilibre entre culture et patrimoine. Reste à voir si elle trouvera son public dans les prochains mois, et notamment pour les espaces culturels.
Ce qu’il faut savoir
En 2012, la Mission française du patrimoine et du cultures alimentaires lance un concours national afin de choisir la ville qui accueillera une Cité de la Gastronomie. Cette décision fait suite à l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco du repas gastronomique des français.
5 villes sont retenues, dont Dijon et Lyon. Le projet est revu en 2013 et c’est finalement un réseau de cités qui sera validé, chaque ville candidate ayant une proposition bien spécifique.
Dijon a choisi s’orienter sa cité sur un thème très local : le vin. Classés en 2015, les Climats de Bourgogne, c’est-à-dire la côte viticole qui s’étend de Dijon à Beaune, sont désormais figés tant physiquement que gustativement dans l’identité bourguignonne.
La mairie travaille son projet « gastronomique » et choisit de l’intégrer dans un écoquartier, plus enclin à une idée de lieu de vie et de convivialité. Les travaux sont lancés sur l’ancien hôpital général, non loin de la gare et du centre-ville.
Après de nombreuses rumeurs, un chantier assez opaque et plusieurs mois de retard, la Cité dijonnaise a finalement ouvert ses portes en mai 2022. 3 jours de festivités où les dijonnais ont été invités à venir découvrir un lieu d’« expérience » où « il se passera toujours quelque chose ».
Un pari plutôt osé quand on sait le funeste destin de la Cité gastronomique lyonnaise.
La Cité
Elle prend place dans un écoquartier qui s’étendra à terme sur 6.5 ha. Le cadre est bucolique, avec ses étendues de verdure et son cours d’eau : l’Ouche. A ce décor idyllique s’ajoute un riche patrimoine bâti, puisque le lieu était occupé par à l’ancien hôpital, dont les premières pierres ont été posées en 1204.
La galerie moderne rencontre le bâti ancien
Les anciens bâtiments : la chapelle Sainte-Croix de Jérusalem
L’entrée de la Cité: le pavillon contemporain
L’espace est construit autour de bâtiments anciens et de structures modernes, tout en gardant une certaine cohérence esthétique : un lieu très épuré où la gastronomie est la véritable star. La pénombre de la chapelle gothique s’oppose à la luminosité de la galerie, laissant le visiteur dans un étrange sentiment de contemplation.
Un boulanger a pris ses quartiers dans le village de la Cité
Les boutiques sous la galerie sont particulièrement esthétiques
La cave à vin de la Table des Climats
Dans cette cité, on trouve des commerces liés à la gastronomie, des restaurants, un cinéma, et trois espaces muséographiques.
La chapelle de l’ancien hôpital devenue Chapelle des Climats
Le premier, dédié au vin, est installé dans l’ancienne chapelle.
L’entrée de la Cité avec son pavillon contemporain
Les deux seconds, axés sur la gastronomie, se trouvent dans le bâtiment d’accueil.
Les promesses quant à l’animation du lieu sont ambitieuses, notamment concernant les shows culinaires et les lieux d’expositions. A voir si la promesse sera bien au rendez-vous.
Les espaces culturels
Au total, ce sont 1750m² d’exposition qui sont déployées au sein de la Cité à travers 3 espaces ludiques et payants (un seul billet pour l’ensemble des lieux d’expositions).
L’intérieur de la chapelle
Les frises chronologiques: simples et efficaces
La « Chapelle des climats » est installée dans l’ancienne chapelle gothique de l’hôpital. Le lieu est dédié au domaine viticole. L’intérieur est donc naturellement plongé dans une ambiance lie-de-vin, qui souligne subtilement les décors historiques. On y retrouve des panneaux, qui rythment les grandes dates de la culture viticole en Bourgogne. Face à cette frise chronologique, des témoignages filmés de viticulteurs présentant les spécificités des climats bourguignons.
Le lieu est très esthétique, peut être un peu vide de contenus réels. Et nous avons beaucoup regretté que la statue en bois de saint Vincent, patron des vignerons, soit aussi peu mise en valeur.
Le premier espace culturel: l’exposition sur la pâtisserie
Nous avons également eu du mal à dissocier le petit théâtre du bien manger et du bien boire de l’exposition temporaire sur la pâtisserie. Ce « même lieu » (sans véritable certitude) se trouve dans le pavillon contemporain, au rez-de-chaussée, juste à l’entrée de la Cité.
Pâtisseries du monde
Reconstitution des lieux de commensalité
Une scénographie épurée mais très colorée
La scénographie est très réussite : elle joue sur le visuel comme sur l’odorat pour transporter le visiteur dans le monde de l’art culinaire. Le choix de retenir des objets factices comme pâtisserie peut surprendre. Mais finalement, l’effet « madeleine de Proust » est bien présent et suffit à rendre la visite plaisante et dynamique.
Prêt à réaliser un boeuf bourguignon?
Un autre espace est accolé aux précédents : il s’agit d’un lieu d’expérimentation où le visiteur passe de l’autre côté des fourneaux pour réaliser des recettes ancrées dans le patrimoine français. On regretta l’absence d’un médiateur, car sans consigne et sans motivation, l’expérience n’a pas vraiment de saveurs.
Un monde de sensation
Saurez-vous vous souvenir de la robe des grands vins français?
Voir, sentir, toucher comme dans une cuisine
Enfin, en mezzanine du pavillon contemporain, on retrouve un espace totalement ludique "En cuisine" où les cinq sens sont sollicités comme sur un marché. Le lieu n’est pas que ludique, il se veut également didactique puisqu’il décrypte les effets des odeurs et des goûts sur notre cerveau. Il faut oser toucher, sentir, regarder, mais l’expérience est pleine de surprises et de petites satisfactions.
Des graphiques, des jeux de lumière et de mise en scène pour un résultat plutôt convainquant
L’idée de la gastronomie de l’étal du marché à la table est bien présente tout au long de la visite
Ces lieux culturels sont à direction de tous les publics. On peut déplorer le trop de ludique, qui donne le sentiment que la visite se fait par procuration, sans réelle expérience. On soulignera également le prix peut être un peu élevé pour les familles malgré les très belles scénographies. Espérons que le lieu devienne plus vivant dans les prochaines semaines et remplisse pleinement son objectif : « un lieu où il se passe toujours quelque chose ».
Horaires
Ouvert tous les jours:
- du 2 octobre au 30 avril de 10h à 18h
- du 2 mai au 30 septembre de 9h30 à 19h
Avec ou sans réservation tous les jours excepté les lundis, réservés en priorité aux visites scolaires et aux groupes sur réservation
Fermé le 25 décembre journée et le 1er janvier matin ainsi que le 1er mai
Espaces culturels:
Tarif plein: 9€
Tarif réduit: 5€
Autres tarifs et tarif préférentiel sur le parking Monge ici