
- Description
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Synopsis
Prendre soin ou comment les artistes retranscrivent l’idée qui se cache derrière « soigner » dans leur création.
Ce qu’il faut savoir
Si cette exposition ne nécessite pas de connaissance particulière, sa démarche à la croisée de la science, de l’art et de la philosophie peut déstabiliser les visiteurs. Il est donc nécessaire de voir cette exposition comme une réflexion sur une thématique et non comme un parcours descriptif borné à l’univers médical.
Lorsqu’on demande qui dans notre société sont ceux qui « prennent soin », on pense bien évidemment aux médecins, aux personnels soignants ou aux aidants. Certains pourront évoquer la posture d’une mère qui prend soin de son entourage, ou d’un militant d’association qui revendique l’urgence à prendre soin de notre planète.
Et si on s’interroge sur ce qui définit un « malade » qui a besoin de soin, là aussi les réponses seront vite arrêtées : quelqu’un qui souffre d’une maladie visible.
Pourtant, dans notre société, il y a des personnes qui soignent sans être dans le domaine médical des personnes sans maladie physique. Ce sont les artistes.
Si l’art peut alerter sur nos actions, nos décisions et notre mode de vie, il peut également soigner. En activant les circuits neuronales, l’art permet de créer, d’imaginer, de ressentir, de remplacer de longs discours pour nous aider à libérer notre esprit et à avancer.
Médecins et artistes auraient-ils donc le même rôle ? Non, mais on pourrait parler de complémentarité, de deux approches pour « soigner » le corps et l’âme.
Cette idée est encore peu exploitée en France. Mais dans d’autres pays, comme le Canada ou les Pays-Bas, les médecins peuvent prescrire à leur patient une visite au musée. De l’art sur ordonnance pour pallier entre autre l’anxiété. La démarche est d’ailleurs soutenue par l’OMS.
C’est donc ces grandes thématiques : soigner le corps, soigner l’esprit, soigner l’Humanité qui se confronte dans cette exposition.
Mais pourquoi aborder cette problématique de façon si singulière en 2022 ? Pour trois raisons : la ville de Dole célèbre le bicentenaire de la naissance de Pasteur, la crise sanitaire s’éloigne doucement laissant place au bilan et l’urgence climatique est de plus en plus présente.
A noter que cette exposition a été reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture.
L’exposition
Elle se compose de 80 objets très diversifiés, allant du portrait au photographie, des instruments médicaux aux installations contemporaines.
Jules Léonard, médecin des pauvres, 1857
L’exposition débute par une série de tableaux du XIXe de très grandes dimensions. Des médecins y sont représentés en train de soigner des malades. Parmi eux, la figure de Pasteur revient à plusieurs reprises, clin d’œil à l’enfant du pays.
Suzanne Husky, Sans titre, céramiques vernissées, 2019
Pharmacie de voyage, XVIIIe siècle
La première partie est centrée sur le monde médical : des illustrations, des objets du quotidien des malades, une pharmacie portative et des planches anatomiques : les supports sont très variés, les objets sont très esthétiques et côtoient l’artistique.
Vue sur deux salles du parcours
Edouard Debat-Ponsan, Le Massage, 1883
L’exposition glisse doucement vers la seconde thématique : prendre soin de l’esprit. Là encore, on retour des objets, des œuvres photographiques ou graphiques en lien avec les troubles psychologiques.
Vue sur l’avant-dernière salle: suspendue au plafond, l’oeuvre de Régis Perray, ex-voto pour sauver la Méditerranée, 2016
Mathew Mc Caslin, Bedded bed, installation de 1989: 150 couvertures récupérées dans les hôpitaux sont pliées les unes sur les autres
Tous malades ? Pas plus que la planète… Cette troisième partie propose des œuvres très contemporaines, qui élargissent encore un peu le débat : un bateau en Méditerranée qui tire des détritus, des gants couverts de pétrole qui évoquent les marées noires, un lit de fortune : la détresse n’est plus uniquement celle de l’Homme mais aussi de sa maison qu’un ancien chef de l’Etat avait déclaré en train de brûler.
Oeuvres à caractère anatomique
L’exposition en plus d’une démarche singulière, très axée sur la philosophie, adopte un parcours déstabilisant : des thématiques qui s’entremêlent au fur et à mesure que le visiteur avance, peu de cartels, d’explication. Le visiteur est donc invité à ressentir, à réfléchir par lui même pour comprendre le sens réel de « prendre soin » avant, maintenant, demain.
Mon avis
Le traitement de la thématique est intéressant, mais il peut également perdre des visiteurs. Pourtant, l’exposition a une vraie force : elle permet de s’interroger. A la limite entre science, art et philosophie, nous la conseillons donc pour des visiteurs avisés qui ne recherchent pas qu’un contact avec des œuvres médicales pures.
Adresse
Rue des Arènes, Dole, 39100Horaires
Du mardi au samedi de 10h à 12h et 14h à 18h
Deux jeudis par mois jusqu’à 20h
Le dimanche de 14h à 18h
Fermé le lundi (et le mardi jusqu'à fin mars)
Fermé les 1er mai, 1er novembre, 25 décembre, 1er janvier
Gratuit pour tous