On a testé le Musée du Temps de Besançon (25)
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  • Description
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  • Tarifs
  • Situé au coeur de Besançon, le thème mis en avant dans le Musée du Temps semble quelque peu abstrait. On imagine alors une collection faite de montres et sabliers en tout genre. Mais loin de présenter une collection uniquement technologique, avec ses montres éclatées et ses calculs interminables et incompréhensibles, le musée a réussi à mettre en avant la beauté artistique de ces objets. En choisissant d’aborder tous les domaines qui touchent à la mesure du temps, le musée, loin de se perdre, offre un parcours riche et varié.


    Ce qu’il faut savoir

    Le temps est une notion abstraite, inventée par l’homme à partir de l’observation de son environnement. Son découpage en années, mois, semaines, jours, minutes, ect, lui a permis d’organiser sa vie quotidienne. Cette mesure du temps est sans doute née très tôt dans l’histoire de l’humanité et il n’est pas étonnant de la retrouver comme point de départ de la création du monde dans les premières lignes de la Genèse.

    La réflexion et l’étude du temps couvrent plusieurs domaines : mathématiques, physiques, astronomiques, philosophiques ou encore artistiques. Si aujourd’hui cette mesure de l’heure nous paraît simple, il n’en a pas toujours été le cas. Cette dernière a donné lieu à plusieurs tâtonnements avant d’être normé selon notre modèle actuel.

    Le premier vrai témoignage du découpage du temps remonte au IIe millénaire avant J.C. chez lez Sumériens, qui créent un système de calendrier. Les Egyptiens vont développer ces mesures, dans un but religieux. Ils mettent au point la clepsydre, perfectionnée ensuite par les Grecs. Les romains développeront, eux, le cadran solaire portatif.

    Mais jusqu’à la Renaissance, la précision reste très relative, n’étant alors précise qu’à l’heure près. En 1641, Galilée, qui a remarqué qu’un pendule oscille de façon régulière, décide de l’utiliser pour calculer l’heure. Il dessine alors un prototype d’horloge, qui sera mis au point par Christian Huygens et Salomon Coster en 1657. En 1675, Huygens invente le ressort, qu’il utilise comme poids dans les montres.

    L’importance du calcul du temps pour la navigation entraîne une vraie course à l’innovation, encouragée par des récompenses financières très importantes. Les appareils se perfectionnent et deviennent plus précis mais aussi moins imposants. Mais l’accès à l’heure reste encore réservé à certaines catégories sociales. Au XVIIIe siècle, posséder une pendule était le symbole d’une appartenance à une classe supérieure, même si elle n’était d’aucune utilité dans la vie quotidienne.

    La Révolution industrielle va apporter de nouveaux besoins en matière de calcul de l’heure. Les horloges et les montres se perfectionnent encore pour rythmer la vie des ouvriers et permettre l’organisation des transports. Doucement, le besoin de connaître l’heure devient une nécessité. En 1927, un nouveau type d’appareil, extrêmement précis, arrive sur le marché: l’horloge à quartz. Cette roche, découverte en 1880 par Pierre et Marie Curie, résonne à intervalle régulier une fois stimulée par une décharge électrique. En 1967, la montre poignet fait son apparition. Et aujourd’hui, l’heure digitale a envahi nos vies, à nos poignets ou sur nos écrans de téléphone portable.

    Il existe un épisode de C’est pas Sorcier pour remettre les pendules à l’heure, si vous voulez en savoir un peu plus :

    L’histoire de Besançon est liée à celle de l’horlogerie. Dès le XVIIIe siècle, des horlogers suisses viennent s’installer dans la capitale franc-comtoise, suite à une vague de chômage que connaît le secteur de l’autre côté de la frontière. En 1860, l’industrie est très compétitive et est mise en valeur lors des expositions universelles. Une école est même fondée pour former les futurs horlogers. La ville de Besançon restera leader dans le domaine jusque dans les années 1970, quand le marché change et que les usines sont délocalisées en Asie pour réduire les coûts de production. Mais après plusieurs années difficiles, le savoir-faire bisontin est de nouveau recherché et depuis 2014, sa marque emblématique Lip a redémarré sa production dans la ville.

    Pour rendre hommage à l’histoire du temps, le musée s’est installé dans le palais Granvelle. Achevé en 1540, l’édifice est d’inspiration renaissance italienne. Il a été construit pour Nicolas Perrenot, seigneur de Granvelle, garde des sceaux et premier conseiller de Charles Quint. Le Musée du temps présente de ce fait quelques collections ayant appartenu à la famille Granvelle.


    Préparer sa visite

    Le Musée du temps est situé au cœur de la ville de Besançon, accessible en train ou en voiture. La circulation dans le centre-ville est assez délicate, voire périlleuse, et il y a très peu de place de parking à proximité de l’établissement. Vous pouvez choisir de déposer votre voiture dans les parking souterrains, les plus proche étant ceux de Mairie et Pasteur. Le plan est par ici.

    De la gare ferroviaire, le musée est à une bonne demi-heure de marche. Il est cependant possible de prendre le bus ou le tram.

    Le musée est accessible aux personnes handicapées, excepté la tour. L’ascension se fait d’ailleurs par un escalier suspendu un peu difficile, mais offre un incroyable panorama sur la citadelle et la ville. La descente est plus facile.


    Le Musée et la scénographie

    Le musée est installé dans un ancien palais mais les pièces sont spacieuses et se prêtent bien à l’exposition muséographique. La visite débute par une maquette de la ville de Besançon, un peu tristounette, toute seule au rez-de-chaussée.

    Elle se poursuit ensuite dans les étages, accessibles par les escaliers ou l’ascenseur. Le musée présente une double collection, celle liée au temps, principalement avec des objets de mesure, et celle liée à la collection Granvelle. Un mélange un peu délicat qui passe très bien si on prend la seconde collection comme un témoin du temps.

    Les collections Granvelle se concentrent surtout autour de la pièce de la cheminée et celle de la tenture, où est exposée une série de 7 tapisseries narrants des épisodes de la vie de Charles Quint.

    La visite se poursuit ensuite dans les salles dédiées à la mesure du temps. On trouve beaucoup d’horloges, dont certaines intégrées dans des tableaux (le goût est, il est vrai, assez douteux), des pendules, des sabliers ou encore des calendriers batak (Indonésie) et musulmans. Il y a également des allégories liées au temps qui passe, comme celle des trois âges de la vie ou des crânes humains, mais le musée ne présente pas de vanités.

    Le deuxième étage traite de l’industrie horlogère bisontine. On trouve de nombreuses montres dont les plus anciennes datent du XVIIIe siècle, des témoignages de l’industrie horlogère, avec ses outils, et des photos ou des publicités pour de grandes marques.


    Un espace en verre est consacré à la découverte du quartz, avec les formules de Pasteur sur ces murs. 

    Lors de notre visite, des photos étaient exposées le long d’un mur, traduisant un Besançon à l’abandon depuis la fermeture de ses usines.

    La visite s’achève au troisième étage, qui accueille les expositions temporaires. Ce dernier est accessible en ascenseur, mais l’ascension à la tour se fait obligatoirement par les escaliers. On peut admirer le pendule de Foucault qui se balance dans le vide (vertige garanti) mais c’est la vue sur la ville qui conclue le mieux cette visite : le temps semble s’être arrêté sur ces toits d’une autre époque et pourtant, il coule toujours, imperceptible…

    La scénographie est discrète et laisse le visiteur en tête à tête avec les œuvres. Le musée n’a pas fait une présentation scientifique de ses collections, mais a choisi de présenter les objets comme un tout : un objet historique, artistique et technologique. Certaines salles sont rythmées par le tic tac des horloges et accompagnent ainsi notre remontée dans le temps. Ni angoissant ni insouciant, le musée du temps offre une exposition intemporelle et universelle.


    Mon avis

    Le musée est un peu difficile à appréhender car il présente une double collection : les objets liés à Granvelle et ceux liés au temps. L’idéal, c’est de commencer avec les salles Granvelle puis de faire celles du temps. L’édifice regorge de petits passages entre les pièces, qui raviront petits et grands. A noter que dans les toilettes, des fontaines à eaux sont à disposition.

    Le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie étant actuellement fermé pour travaux, certains objets de sa boutique sont disponibles dans celle du Musée du Temps. Ne vous étonnez donc pas si vous voyez des statuettes égyptiennes. Un musée à visiter en famille en toute saison (oui parce que Besançon dans la brume, c’est très beau aussi).




    Source

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_mesure_du_temps

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_du_Temps_de_Besançon

    http://www.mdt.besancon.fr

  • Horaires

    Du mardi au samedi de 9h15 à 12h et de 14h à 18h
    Le dimanche de 10h à 18h
    Fermé le lundi

    Fermé le 1er janvier, le 1er mai, le 1er novembre et 25 décembre.

  • Tarif plein : 8 € (Billet couplé musée du Temps, musée des beaux-arts et d’archéologie et Maison Victor Hugo)

    Tarif réduit : 4 € le samedi et pour les personnes de plus de 60 ans.

    Gratuit tous les dimanches et les jours fériésPlus de tarifs et conditions gratuité ici