​On a testé le musée de la Scala de Milan
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Situé sur la Place Marino, tout près du Duomo et de la Galerie Vittorio Emmanuele II, le théâtre de la Scala, ou tout simplement la Scala, est l’un des emblèmes de Milan et de l’Italie. Ouvert en 1778, le lieu est encore actuellement une salle symbolique, avec des programmations d’opéras régulières. Haut-lieu culturel, une institution privée saisit très tôt l’importance de conserver sa mémoire à travers un petit musée. Ouvert en 1911, l’établissement présente l’histoire du théâtre et de la Scala, à la manière d’un cabinet de curiosité, dont la magie opère instantanément.

    Ce qu’il faut savoir

    En 1776, après l’incendie du théâtre ducal, l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche publie un décret lançant la construction d’un nouveau lieu de divertissement à la place de la collégiale de Santa-Maria-della-Scala, au cœur de Milan, près du Duomo. Le projet est confié à un architecte renommé, Giuseppe Piermarini. Le 3 août 1778, en présence des membres de la cour impériale et des représentants politiques locaux, le théâtre, qui compte 3 000 places, est inauguré par l’Europa riconosciuta de Salieri. La salle accueillait également à cette époque des ballets, des diners d’affaires et des soirées de jeux d’hasard, qui financeront le lieu lors de l’occupation française et autrichienne. En 1823, un grand plafonnier de quatre-vingt lampes à pétrole et dessiné par le scénographe Alessandro Sanquirico est installé au centre de la salle. Une innovation qui est très mal accueillie par les Milanais, qui reproche au lustre de trop éclairé la salle, et notamment les loges. En 1859, après le départ des Autrichiens, la Scala garde son prestige et les représentations s’y poursuivent. En 1883, l’électricité est installée dans le théâtre.

    A l’image des innovations technologiques, la Scala est également le lieu de l’évolution de l’opéra italien. Plusieurs créations, devenues désormais des classiques, ont été jouées pour la première fois dans cette salle : Un Turc en Italie de Rossini, Norma de Bellini… Mais la Scala est également en concurrence directe avec deux autres salles, le Théâtre Carcano et le Théâtre Dal Verme, installés eux aussi à Milan. Cette rivalité entraîne une course à l’innovation et encourage l’écriture de nouveau spectacle. Une bataille entre les trois lieux, que la Scala remporte grâce à Verdi et ses grandes fresques historiques, dont Aida et Othello.

    La salle n'a connu que deux fermetures, entre 1943 et 1946, suite aux bombardements de la Seconde Guerre Mondiale, et entre 2001 et 2004 pour des rénovations.

    Si aujourd’hui la Scala n’est plus un lieu de création, elle reste l’une des scènes les plus mythiques, et poursuit ses représentations en attirant les plus grands chanteurs et les opéras les plus connus.

    Le nom de la Scala est aussi associé à celui de Madame Butterfly de Puccini, l’échec le plus cuisant du lieu. En 1900, Puccini assiste à Londres à une pièce de David Belasco, Madame Butterfly, a Tragedy of Japan. Emballé, il achète les droits un an plus tard pour la transformer en opéra. L’histoire provient elle-même d’un roman de John L. Long. Elle relate la vie de Cho-San, ou Miss Butterfly, une jeune fille de maison de thé de Nagasaki entre 1892 et 1894, qui tomba amoureuse d’une officier américain. Pour écrire l’opéra, Puccini se lance dans une véritable enquête sur les us et coutumes japonais. Il ajoute des sonorités nippones à ses airs. Lors de la première, l'auteur s’attend au même accueil que pour La Bohème et Tosca. Mais cette représentation du 17 février tourne au vinaigre. L’opéra ne convainc pas, la salle se lève, siffle et se moque dès les premières minutes. Puccini remaniera sa création par la suite, qui deviendra un véritable succès mondial, joué jusqu’à Saigon. Madame Butterfly ne sera cependant plus jouée à la Scala durant le vivant de l’auteur. Aujourd'hui, elle est devenue un classique.

    Le Musée Théâtral de la Scala est logé dans l’aile droite du bâtiment. L’institution, privée, est née d’un premier noyau de collections en 1911, suite à l’achat de la collection de l’antiquaire parisien Giulio Sambon, passionné de théâtre. Inauguré en 1913, le musée ne se centre pas immédiatement sur l’histoire de la Scala, mais sur celle du théâtre. Mais au cours des années, de nombreuses acquisitions et des dons viennent enrichir la collection et lui permettent de s’axer un peu plus sur sa Scène.

    Le musée

    L’accès au musée se fait par une porte à gauche de la façade du théâtre. Le lieu porte bien son nom, car il s’articule autour d’un grand escalier. Il n’y a pas d’ascenseurs, ce qui complique la visite pour les personnes à mobilité réduite. Juste après les caisses, il est possible de laisser ses affaires en consigne.

    Le musée théâtral de la Scala, MilanL'escalier principal du Musée

    Le musée comporte un accès à quelques loges de la salle de spectacle, d’où il est possible de se pencher. Lors de notre visite, la scène était en pleine installation pour accueillir la Traviata.

    Le musée théâtral de la Scala, MilanVue sur la salle de spectacle

    Le Musée Théâtral de la Scala, MilanLa loge impériale et royale

    Le musée théâtral de la Scala, MilanLe lustre, déclaré trop lumineux par les spectateurs

    Le reste du lieu se compose de 14 salles sur deux niveaux. Au premier étage se trouve des bustes et des portraits des compositeurs, des chefs d’orchestre ou des chanteurs, des instruments de musiques, des porcelaines, des marionnettes ou encore des bijoux. Les objets sont un peu entassés, passant du coq à l’âne, dans une ambiance de Cabinet de Curiosité qui colle parfaitement au lieu. Une collection sans prétention, mais la visite reste saisissante et émouvante. Le parcours fait beaucoup de référence à la Commedia dell’Arte, dont les intrigues et l’interprétation influenceront beaucoup le théâtre et par extension, l’opéra.

    Le musée théâtral de la Scala, MilanVue d'une des salles du musée

    Le musée théâtral de la Scala, MilanVue d'une des salles du musée

    Le musée théâtral de la Scala, MilanObjets liés à la Commedia dell'Arte

    Le musée théâtral de la Scala, MilanObjets liés à la Commedia dell'Arte

    A l’étage, on change de décor. Le lieu est consacré à Madame Butterfly. Il est plus moderne, avec une muséographie aérée et des panneaux, absent du premier niveau. Le lieu présente des dessins préparatoires et des kimonos, et réhabilite l’opéra, qui, rappelons-le, a connu un échec cuisant pour sa première.

    Le musée théâtral de la Scala, MilanSalle consacrée à Mme Butterfly

    Le musée théâtral de la Scala, MilanUn des costumes de Mme Butterfly

    La visite se termine, et près avoir dévalé les escaliers, on se retrouve sur cette place un peu quelconque. La descente est rude mais le lieu nous a offert une belle plongée dans une époque et un lieu mythique.

    Le musée théâtral de la Scala, MilanSortie vers la place Marino

    Mon avis

    La visite est un peu courte, mais elle reste assez complète. Le lieu n’est pas riche en informations, il y a très peu de panneaux, mais les objets présentés sont esthétiques et apportent un vrai enrichissement dans notre perception du théâtre et de l’opéra. Un petit voyage dans les cabinets de curiosité, dont on aime toujours autant retrouvé l’ambiance. A faire entre passionnés, mais sans les enfants.



    https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Scala

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Butterfly

    https://it.wikipedia.org/wiki/Museo_teatrale_alla_Scala

    http://www.teatroallascala.org/it/museo-teatrale/il-museo-teatrale.html

  • Horaires

    Tous les jours de 9h à 17h30 

    sauf le 

    • 7 décembre
    • 24 décembre après-midi
    • 25 et 26 décembre
    • 31 décembre après-midi
    • 1er janvier
    • le dimanche de Pâques
    • le 1er mai
    •  le 15 août
  • Tarif plein : 7 €

    Tarif de groupes, étudiants et plus de 65 ans : 5 €

    Tarif scolaires: 3 €

    Moins de 12 ans et PMR: gratuit

    Audioguide: 7 €

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