Monet est sans doute le peintre le plus connu au XIXe siècle. Encore de nos jours, il bénéficie d’une très grande popularité. Il est d’ailleurs reconnu de son vivant et vit confortablement à partir de ses 50 ans. Il existe beaucoup d’interviews du père des Nymphéas, ce qui nous permet de connaître assez bien le personnage. Il existe également un Secret d’Histoire sur Claude Monet.

Autoportrait, 1886

Né en 1840 à Paris, Oscar Claude Monet de son vrai nom quitte la capitale pour le Havre à l’âge de 5 ans, suite aux difficultés financières de ses parents. Il découvre la Normandie, et notamment les falaises d’Etretat. Il dessine et esquisse de façon précoce, et se spécialise dans les caricatures, ce qui lui permet d’accéder à une petite reconnaissance au Havre. Il est alors régulièrement demandé pour réaliser caricaturer les célébrités locales, et n’hésite pas à augmenter ses tarifs. A 19 ans, il regagne paris avec une somme confortable pour y devenir peintre. Il prend des cours dans l’atelier de Charles Suisse, où il rencontre Renoir et Bazille. Mais les cours trop académiques le déçoivent, il abandonne la formation pour aller peindre en pleine air à Fontainebleau puis en Normandie. Il y sera rejoint par Sisley et Pissarro.

Femme à l’ombrelle, 1875

En 1866, il rencontre Camille Doncieux qui devient son modèle puis sa compagne, et après plusieurs années de concubinage, sa femme. Elle sera fréquemment représentée dans ses tableaux, inspirant Monet jusque sur son lit de mort.

En 1868, une des deux toiles est envoyée au Salon officiel, Navires sortant des jetées du Havre. Elle est acceptée mais déçoit les critiques.

Bain à la Grenouillère

En 1869, Monet peint le Bain à la Grenouillère, en compagnie de Renoir. La Grenouillère, un restaurant de bain huppé, se situe sur l’île de Croissy. Pour saisir tous les éléments de cette scène de vie, c’est à dire son eau miroitante, ses personnages en pleine discussion et le vent dans les peupliers, Monet invente une nouvelle façon de peindre. Les formes sont floues, les personnages sont justes esquissés et la Seine n’est qu’une alternance de touche. Le tableau signe la naissance de l’impressionnisme. Cependant, toutes les toiles de Monet sont refusés au Salon cette année-là.

Bain à la Grenouillère, Version Renoir

En 1876, Claude rencontre Ernest Hoschédé, un riche entrepreneur, marié à Alice, qui lui commande de nombreuses œuvres, avant de faire faillite en 1878. La famille Hoschédé quitte la région parisienne pour la Normandie, et s’installe avec la famille Monet. Les deux couples et leurs enfants respectifs cohabitent jusqu’en 1881, lorsqu’Ernest quitte le domicile.

Débâcles ou glaçons, 1880

L’année 1879 est marquée par le décès de Camille. Monet est dévasté et ce deuil se ressent dans sa peinture et dans sa vie sociale. Ses représentations deviennent plus désolantes, vides de vies humaines, avec des couleurs irréelles. Monet tourne un temps le dos à ces amis, qui n’acceptent pas ce nouveau tournant artistique.

Photo de Monet à Giverny, Fondation Claude Monet

En 1883, Monet s’installe à Giverny avec Alice et leurs enfants respectifs. Il y passera ses dernières années, jusqu’à sa mort en 1926. A son décès, Monet est une personnalité respectée de tous, malgré ses crises de colère et son humeur changeante. On sait aussi qu’il déchirait régulièrement ses œuvres, pour éviter de décevoir les critiques.

En 1992, la maison Delbard crée une rose panachée de rose et de jaune, qu’elle nomme Claude Monet.

Le style Monet

Croquis de la gare St-Lazare, Giverny News

Monet a été relativement constant dans sa carrière d’impressionniste. Il se libère rapidement de ses premières représentations relativement statiques pour développer un style mouvant, à base de contraste et de nuances irréelles. Ses toiles sont floues, s’attachent de prime abord à l’essentiel esquissée sur une toile, alors que des détails fourmillent dans ses tableaux.

Contrairement à une idée reçue, Monet n’est pas non plus un peintre qui exécute à la va vite ses œuvres uniquement en extérieur. On sait qu’elles étaient terminées en atelier, parfois mobile. Monet possédait également deux ateliers à Giverny. Les représentations sont d’abord esquissées sur un carnet de croquis, puis reproduits sur une toile et peintes avec des aplats de couleurs non mélangées entre elles.

Le Bassin des nymphéas, ou harmonie rose, 1899

Falaises à Etretat, 1885

Monet travaille souvent « comme un forcené ». Il est coléreux et n’hésite pas à déchirer ces toiles quand elle ne lui plaise pas. Pour saisir certaines scènes à partir de cadres particuliers, comme à Étretat, il n’hésite pas à s’aventurer par tout temps sur les sentiers caillouteux.  

Gare St Lazare, 1877

Pour capter le « réelle dans la mobilité de ses lumières changeantes », Monet reproduit en série un même sujet à différents heures du jour et à différentes saisons. Il rompt aussi avec les idées reçues de l’époque, notamment en représentant la gare de St-Lazare, prouvant que ces lieux de modernité ne sont pas dépourvus de qualités esthétiques.

Les Meules, 1890-1891

Débutée en 1890, les Meules se composent d’une vingtaine de séries, réalisées à partir de vue à différents moments de la journée. Les toiles sublimes ces éléments ordinaires, les rendant irréels et lointains, presque inaccessibles.

Le style de Monet est désormais bien encrée et reconnaissable.

Cathédrale de Rouen, 1894

Après ses séries sur la gare de St-Lazare et les meules, Monet décide de peindre une nouvelle série sur un motif non végétal. Il arrête son choix en 1894 sur la cathédrale de Rouen. Avec ses touches lumineuses et son motif mouvant, qui s’inscrit dans la continuité de son style, Monet sait que cette série aura du succès, et en profite pour négocier sa présentation et sa vente en galerie. Il fait jouer la concurrence et obtient satisfaction. Le succès est au rendez-vous, et un certain Georges Clémenceau publiera une critique, Révolution des Cathédrales, particulièrement enthousiaste.

Zoom sur Giverny

Monet découvre Giverny en 1883. Il loue au cœur du village une maison bordée par un jardin potager et un verger, le Clos Normand. En 1890, il devient propriétaire du lieu, qu’il décore à la mode japonaise, avec des estampes chinées à Paris dans presque toutes les pièces.

En 1893, Monet achète le terrain situé de l’autre côté de son jardin, derrière le bras de la rivière. Il y fait creuser un étang entouré de jardins avec des plantes asiatiques. Plusieurs jardiniers assurent l’entretien de ce petit bout de verdure, mais Monet reste le jardinier en chef. Il choisit les espèces, ordonne les carrés de plantations grâce aux connaissances qu’il a acquise lors de ses échanges avec le directeur du jardin des plantes de Rouen. Le jardin est organisé dans le prolongement de son atelier et certaines pièces de sa maison ne possèdent pas de rideaux pour que le peintre puisse admirer les couleurs changeantes des fleurs.

Les habitants de Giverny auront du mal à accepter les lubies d’artistes de Monet. Ils accusent entre autre ses nénuphars, alors peu commun en Europe, d’empoisonner l’eau du bétail. Malgré tout, Monet restera dans le petit village normand jusqu’à la fin de sa vie, recevant régulièrement des amis, dont Georges Clémenceau, et peignant inlassablement la nature qui l’entoure.

Visiter Giverny

Le petit village est encore de nos jours apparenté à Claude Monet, notamment parce qu’il s’y installe alors qu’il est déjà connu et qu’il y réalise ses dernières toiles. Giverny accueille de très nombreux touristes, qui viennent en grande partie découvrir la maison de Monet. Situé à une dizaine de kilomètres de Vernon et de sa gare SNCF, il est possible de rallier le village impressionniste en navette (5€ l’aller payable dans le bus). Un grand parking à l’entrée de Giverny permet également d’opter pour la voiture ou les cars touristiques. Le parking est très grand et laisse à une dizaine de minutes à pied de la maison.

La maison Monet

Littéralement prise d’assaut dès son ouverture, elle est générée par la Fondation Claude Monet. La visite peut se faire avec ou sans un guide. L’entrée permet la visite de l’intérieur de la maison et des jardins. Un billet couplé donne également l’entrée au Musée des Impresionnionismes.

L’idéal est de se présenter à l’entrée de la maison dès l’ouverture, car la file d’attente devant le lieu et devant l’entrée de la maison augmente très vite. Grâce à l’extrême notoriété de Monet, notamment outre-Atlantique, permettant de nombreuses souscriptions, le lieu a été acheté par la Fondation Claude Monet dès le décès de l’artiste et conservé en l’état. Elle offre donc une véritable visite dans l’antre du peintre. Jardin oblige, la végétation est très changeante, et en fonction de ses goûts personnels, il est possible d’y aller à différentes périodes. Ainsi, les 35 000 bulbes de tulipes laissent ensuite place aux iris, puis aux nymphéas.

Ouvert de début avril à fin octobre, elle est accessible aux personnes à mobilité réduite. Il suffit de demander l’ouverture des portails aux surveillants pour pouvoir accéder à l’autre partie du jardin, aujourd’hui de l’autre côté de la route. Comptez 1h30 à 2h pour la visite

Le Musée des Impresionnismes

A 5min à pied, en remontant la rue Claude Monet en direction de l’église se situe le Musée des Impresionnismes. L’établissement muséal s’organise autour d’expositions temporaires. Il y en a deux par an, plus un accrochage annuel en rapport avec l’impressionnisme ou le post-impressionnisme.

Le village

Deux autres lieux méritent le détour à Giverny : la tombe de la famille Monet/Hoschédé près de l’église, et très fortement fleurie et le buste de Monet situé près du parking et de la rivière. De bonnes chaussures et de l’attention sont requises pour visiter ce dernier lieu, car le sol n’est pas des plus praticable en période de pluie.

Pour visiter Giverny, il faut compter une bonne journée. Le village offre également plusieurs lieux de restaurations et d’hébergement. L’occasion de prolonger le séjour dans la région et de découvrir la ville de Vernon.

http://fondation-monet.com/

http://www.mdig.fr/fr

https://fr.wikipedia.org/wiki/Monet

Monet à Giverny, éditions Claude Monet Giverny

Maison de Monet
Adultes : 9,50 €
Enfants + de 7 ans et étudiants : 5,50 €
Enfants – de 7 ans : gratuit
PMR – personne en situation de handicap : 4 €

Musée des Impressionnismes
Adulte : 7 €
12-18 ans : 4,50 €
7-11 ans : 3 €
Moins de 7 ans : gratuit
Tarif réduit : 4,50 € - Liste des bénéficiaires
Pers. avec handicap : 3 € (gratuit pour l'accompagnateur)
Forfait famille : pour 3 personnes payantes (dont un enfant), une entrée enfant est offerte.
Gratuit le 1er dimanche du mois pour tous les individuels

Musée des impressionnismes + Maison et Jardins Claude Monet
(en vente uniquement aux caisses du musée)
Adulte : 16,50 €
12-18 ans et étudiants : 10 €
7-11 ans : 8,50 €
Pers. avec handicap : 7 €
Moins de 7 ans : gratuit

Musée des impressionnismes + Musée de Vernon
Adulte : 8,50 €
Moins de 7 ans : gratuit