On a testé Lumière! au Musée des Confluences (69)
illustration article
  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Cet article a donné lieu à une conférence, sa présentation est donc légèrement différente de celle des autres articles.

    naissance du cinéma

    Le cinéma nait officiellement en 1895. Il est l’aboutissement de nombreuses recherches, qui ont débuté dès le XVIIe siècle avec la lanterne magique, où des saynètes peintes sur une plaque de verre sont projetées par le biais d’une source lumineuse sur un mur ou une toile.

    Dans ces premières prospections, les scientifiques et les artistes cherchent à animer des personnages, à les faire évoluer dans des histoires. Cette recherche du mouvement va se poursuivre au XIXe siècle. Les artistes se concentrent sur l’animation pour tenter de capter ce côté éphémère. 

    L’intérêt de cette décomposition repose sur l’étude du corps humain et animal et sur le mouvement des éléments, comme la chute d’une goutte d’eau. Muybrige et Marey proposent plusieurs machines pour enregistrer et reproduire le mouvement.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, LyonLa décomposition du mouvement, le Cheval, Muybridge

    En 1876, Emile Reynaud invente le praxinoscope, jouet optique qui simulait le mouvement. Il réalise ainsi les premiers dessins animés, qu’il accompagne d’une B.O. et qu’il projette au public au Musée Grévin. Devant le succès de l’appareil, Raynaud décide de faire payer l’entrée de la projection. Il drainera ainsi un demi million de spectateurs entre 1892 et 1900. 

    la naissance du cinémaLe Praxinoscope de Reynaud

    En 1891, Thomas Edison invente un appareil de prise de vues, le kinétographe, une camera qui permet d’enregistrer des images, mais pas de les projeter.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, LyonLe kinétographe de Thomas Eddison

    Les frères Lumières reprennent toutes ces innovations et surtout celle du kinétographe, pour inventer leur cinématographe : une caméra qui associe plusieurs photos et les projette sur un écran. La première présentation au public est un succès, les investisseurs affluents, l’art cinématographique est lancé.

    Le cinéma devient un loisir, un spectacle collectif quelques années après son invention. Il s’agit d’une véritable révolution car le cinéma est le premier art né de la révolution industrielle. Pourtant, à son lancement, peu de personnes croit à l’avenir du cinéma, à commencer par ses inventeurs, les frères Lumière.

    Les frères Lumière

    Auguste et Louis Lumière sont issus d’une fratrie de 4 enfants. Le premier nait en 1862 et le second en 1864.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, LyonAuguste à gauche et Louis à droite

    Les deux frères travaillent véritablement ensemble. Même si l’un travaille plus activement sur un projet, ils signent tous les deux les brevets déposés. C’est Louis qui s’investit le plus dans l’invention du cinématographe. Les deux frères se lancent ainsi ensemble dans l’aventure entrepreneuriale avec leur père, après une école d’ingénieur. Louis mettra au point un procédé des plaques sèches au gélatino-bromure d’argent qui améliore les tirages et la révélation des photos en 1881 et qui permettra surtout de limiter les temps de pause et de saisir un instant T.

    naissance du cinéma

    Les frères Lumière doivent énormément à leur père Antoine. Originaire de Besançon, il s’était installé en 1870 à Lyon, dans une baraque en bois près de la place Bellecour pour y développer son activité photographique. La ville de Lyon est très dynamique à la fin du XIXe siècle, notamment dans les domaines de la photo et de la chimie pharmaceutique. La ville n’a pas l’envergure de Paris, mais elle permet de se lancer à des frais plus modestes. Antoine innove dans le domaine de l’éclairage électrique pour les prises photo.

    En 1882, Auguste et Louis achètent des terrains à Lyon, à Monplaisir, un lieu un peu excentré mais desservi par le tram. Les débuts sont laborieux, la famille frôle plusieurs fois la faillite, et chacun s’investit pour garder la tête hors de l’eau. Grâce à leur invention, les plaques sèches, en 1882, les deux frères réussissent à obtenir un prêt pour développer leur activité. 

    naissance du cinémaLes usines des frères Lumière

    Dix ans plus tard, la société est à son apogée. Les plaques à étiquette bleue que fabriquent les deux frères sont connues dans le monde entier. Ils se lancent alors un challenge : réaliser une photographie animée. Antoine pense en effet que ce marché est prometteur et qu’il va bientôt exploser. Il a assisté aux représentations de Raynaud, a testé le kinétographe d’Eddison et il a vu l’intérêt du public et ses réactions devant les images.

    En 1894, le 1er cinématographe apparaît. Il est inspiré du kinétographe d’Eddison mais aussi du Théâtre optique de Raynaud, il a la forme d’une machine à coudre, pèse 5kg, et a une pellicule intégrée de 25m soit 40s de film.

    naissance du cinémaLe cinématographe

    Le 28 septembre 1895, à la Ciotat, dans leur villa, la famille Lumière invite des amis mais aussi des notables de la ville à une projection de vues animées. Dix vues sont présentées, dont le très célèbre La Sortie de l’usine Lumière à Lyon. 

    Pour la petite anecdote, pour « jouer » dans le film, les ouvriers, prévenus de la prise, sont venus travailler en habit du dimanche. Pour d’autres vues, c’est la famille qui est mise à contribution, et notamment le bébé d’Auguste, pour le Repas de bébé ou la Pêche aux poissons. Enfin, pour L’arroseur arrosé, appelé à l’époque le Jardinier, Lumière embauche des comédiens. Ce film sera la première fiction de l’histoire du cinéma. La projection est un succès.

    Il reste maintenant faire connaître la machine au public.

    Le 28 décembre 1895, Antoine Lumière loue un salon du Grand café, boulevard des Capucines, pour des projections publiques payantes. Pour un franc, le public assiste à la projection de cette dizaine de « vues ». Très vite, il faut faire la queue pour assister à la séance. Méliès, un des spectateurs de la première séance, devine tout de suite les immenses possibilités du nouveau média. Les investisseurs comprennent l’intérêt de l’invention, et la société Lumières croule sous les commandes.

    L’histoire du cinéma est lancée, mais Louis Lumière est septique quant à son succès au long cours. Il déclare en 1897 : « Cela peut durer six mois, un an, peut-être plus, peut-être moins. »

    C’est sans doute pour cette raison qu’en 1905, les frères Lumière abandonnent définitivement la réalisation de films pour ne conserver que la fabrication de pellicules.

    Heureusement, l’époque est riche en innovation mais aussi en dépôt de brevet et d’autres industriels, comme Eddison croit en la capacité du cinéma a se développer. De nombreuses améliorations aboutissent à de nouveaux appareils à une échelle planétaire. La pellicule d’Eddison est adoptée mondialement en 1903 mais la caméra du cinématographe Lumière restera le modèle de référence jusqu’en 1918.

    Le contexte social et artistique lors de l’apparition du cinéma

    naissance du cinémaLa Belle Epoque

    Lorsque le cinéma nait, la France est en pleine Belle Epoque. On parle aussi de période Victorienne outre-manche, en rapport à la reine Victoria et à l’importante présence anglaise sur tous les continents. La France connaît de véritables progrès sociaux, technologiques et politiques. 

    Après la guerre contre la Prusse en 1870, la France vit une crise bancaire en 1873 qui fait ralentir l’économie et stagner le pays jusqu’en 1896. Mais, la France profite encore d’une croissance positive grâce à la seconde révolution industrielle.

    La population, qui s’urbanise progressivement, reste en majeure partie rurale (autour de 60/65%). Pour accueillir les nouveaux citadins, il faut des logements. 

    naissance du cinémaLes travaux d’aménagement lancés par Haussman

    Le baron Haussmann redessine le centre de Paris et permet à la ville d’être assainie et embellit. De nombreux parcs sont également aménagés et ouverts aux français, comme les Jardin du Luxembourg ou le parc Montsouris. Ce modèle sera reprit dans une partie des villes de l’Hexagone.

    La troisième République, au pouvoir, s’active pour réunifier les Français et à leur donner le sentiment d’appartenance à la même nation. Jules Ferry impose la langue française et les programmes d’histoire sont réécrits autour de héros de la nation. La Marseillaise et la Fête Nationale sont instaurées en 1879 et 1880.

    naissance du cinémaClaude Monet, avenue Montorgueil, 1880

    La fin du XIXe siècle est aussi marquée par la montée de la classe moyenne, qui fait pression sur la vie politique pour obtenir des droits sociaux. Des partis libéraux naissent de ces envies bourgeoises. Cette classe moyenne permet également d’instaurer la laïcité, les droits des individus et la liberté d’entreprendre. Les barrières de l’ancien régime s’effondrent véritablement à cette époque. La société devient aussi celle des loisirs. 

    naissance du cinéma, société de loisirs

    On découvre les bienfaits d’une journée sur les plages normandes, on brave même les flots, on prend le train pour se déplacer d’une ville à l’autre. 

    naissance du cinémaLes J.O. d’Athènes en 1896

    Les français peuvent concourir aux Premiers JO (d’été), relancé par Pierre de Coubertin en 1896 en Grèce, ou encourager les premiers coureurs du Tour de France en 1903. La pratique de la peinture et de la musique devient également un passe-temps.

    En 1890, Edouard Branly travaille sur la transmission des ondes et la photoélectricité, ce qui permet en 1899 à Guglielmo Marconi de réaliser des télégraphies sans fil en morse entre deux récepteurs. Le réseau de train à vapeur est déjà en place, et les besoins en charbon créés des emplois.

    L’explosion artistique

    La France est un leader artistique à la fin du XIXe siècle. Elle est à l’initiative de très nombreux changements culturels. Paris devient le centre du monde artistique et le lieu où il faut être pour avoir une chance de voir son art reconnu.

    A la fin du XIXe siècle, l’art s’est définitivement libéré des principes de l’académie. Géricault, Courbet, Daubigny, Corot ; les impressionnistes Monet, Pissarro, Renoir et les post-impressionistes Seurat, Van Gogh, Gauguin ont révolutionné l’art pictural. Tout y est passé : les sujets, les formes, les couleurs et surtout une fascination : capter le mouvement, l’instantanée. 

    Quand te maries-tu?, Gauguin, 1892

    L’affiche du Moulin Rouge, Toulouse-Lautrec, 1891

    Claude Monet : deux tableaux de la série des Cathédrale de Rouen, 1893, © Paris, musée d’OrsayLa cathédrale de Rouen, Monet, 1893

    Le cri, Munch, 1893

    Rodin révèle en 1895 son monument les Bourgeois de Calais, dont les positions des corps alimentent les critiques, qui jugent les déhanchement et les attitudes dérangeants. 

    Côté littérature, la tendance est plus variée. Zola est obnubilé par la condition sociale dans un courant qu’on nomme le naturalisme, Pierre Loti, un officier de la marine française, s’extase devant l’exotisme des pays de l’extrême-orient tandis qu’André Gide et Marcel Proust s’interroge sur la pertinence de ces changements sociétaux. Baudelaire chante les louanges de la modernité et produit une offre excentrique à la fois sombre et intense tandis que Mirbeau démonte le côté excessif et fantaisiste de cette Belle Epoque. Enfin, Victor Hugo, mort en 1875, s’impose comme l’écrivain du XIXe siècle et comme un modèle absolu.

    Le théâtre opte lui pour une voie de dénonciation. Ubu roi, d’Alfred Jarry se moque des dictatures et offre la première pièce absurde, cher un demi-siècle plus tard à Ionesco.

    L’explosion de la consommation des loisirs a joué également en faveur des cabarets, notamment dans le quartier Pigalle. Le Chat Noir est inauguré en 1881, Moulin Rouge ouvre en 1889 alors que le café de la Nouvelle Athènes, où se retrouve les impressionnistes, avait ouvert en 1871.

    naissance du cinéma

    En 1900, l’Exposition Universelle revient à Paris. Le rayonnement de la France est à son apogée.

    naissance du cinémaLa Reine Victoria

    Mais l’Angleterre la talonne de près. La reine Victoria, montée à ses 18 ans sur le trône en 1837, a décidé elle aussi aussi de moderniser son pays. Elle profite de la révolution industrielle, née en Angleterre, pour booster son économie. Elle peut également compter sur son important empire colonial, plus important que celui de la France, qui lui permet une présence sur les 5 continents. Les échanges avec ses colonies favorisent les voies commerciales maritimes et permet également à l’Angleterre d’avoir des monopoles des échanges. Au niveau culturel, Londres est moins présent sur la scène artistique, surtout depuis l’exil d’Oscar Wilde pour la France en 1897.

    Enfin, l’Italie peine à s’imposer sur la scène mondiale. La jeune République, réunifiée en 1861, se fait violence pour émerger. Elle se réorganise politiquement, tente de lisser sans beaucoup de résultats les différences entre le nord et le sud. L’accent est mis sur le développement artistique, et notamment l’opéra. En 1896, Puccini présente la Bohème à Théâtre Regio de Turin.

    naissance du cinémaL’annonce de la première Biennale

    Pour faire revenir les artistes en Italie, Venise inaugure en 1895 la Biennale  de Venise, qui accueillera en 1903 des artistes issus du Salon des Refusés, dont Auguste Rodin.

    Le cinéma nait donc dans un climat favorable, dans une société en plein renouveau social et artistique, mais également en pleine recherche sur la façon de reproduire et de figer, ou tout du moins de saisir, le mouvement, l’instantanée. Ces conditions expliquent son succès soudain auprès du public.

    Le développement du cinéma

    naissance du cinéma

    Les frères Lumière, qui ont beaucoup investit dans le cinématographe, pensent la mode éphémère. Ils vont donc s’efforcer de le rendre rentable, pour avoir un retour sur investissement mais aussi développer leurs projets. Ils multiplient les prises de vues aux quatre coins du monde, et les revendent à des entrepreneurs. 1422 vues sont enregistrées entre 1895 et 1905. Mais malgré toutes ces tentatives, le cinéma peine à devenir attractif car il fait peur. Le monde reste méfiant face à ces machines qui mettent l’homme en boîte. Ainsi, en Russie, l’appareil est jugé comme objet de sorcellerie, et les repreneurs des frères Lumières ont subi plusieurs interruption et interdiction de tourner.

    C’est pourtant dans ces prémices que le cinéma innove le plus et le plus souvent involontairement. Ainsi, en 1896, Alexandre Promio découvre le principe du travelling en filmant Venise. Les frères Lumière le baptisent le « Panorama Lumière ». 

    naissance du cinémaLe Salon Indien du Grand Café

    On découvre également les effets spéciaux lorsqu’un opérateur du Grand Café rembobine le film sans éteindre l’appareil, et fait ainsi défiler devant une foule surprise des personnages et des véhicules qui reculent. 

    Ainsi, Georges Méliès, un illusionniste qui assiste aux premières représentations des frères Lumière met au point les trucages en interrompant involontairement le film qu’il tournait à Paris et en reprenant la prise. Les voitures et les personnes se sont déplacées et Méliès comprend qu’il va pouvoir mettre en scène de véritables intrigues.

    Les frères Lumière délaissent les vues dès le début du XXe siècle pour poursuivre d’autres expérimentations. Les films deviennent alors l’affaire de société de production, comme Pathé, et des forains qui rendent populaires les projections autant à Paris qu’à Londres ou à New York.

    C’est d’ailleurs aux Etats-Unis que le cinéma connaît une véritable expansion. En 1905, 20% des américains, soit 26 millions de personnes, vont dans une salle de projection chaque semaine. L’arrivée de la Première Guerre Mondiale permet définitivement aux Etats-Unis de prendre l’avantage et de réinventer le cinéma. Il est amélioré, retravaillé, les acteurs deviennent de véritables stars, adulées par le public. En 1910, Hollywood devient le principal pôle de production du cinéma, qui se professionnalise. Le cinéma américain et son star system se rodent pour conquérir le monde.

    naissance du cinéma

    Le contexte artistique dans les années 1910

    La Première Guerre mondiale, puis les épidémies, ralentissent la création artistique d’une partie des pays européens, voire mondiaux jusque dans les années 1920.

    L’année 1912 est marquée par le naufrage du Titanic, 1914 par l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand d’Autriche, qui plonge l’Europe dans la Guerre. En 1916, la France a les yeux rivés sur Verdun qui a réussit a arrêté l’envahisseur et engage une lutte pour l’empêcher d’avancer. En 1918, l’armistice est signé mais l’Europe succombe à la grippe espagnole. L’économie est concentrée sur la défense armée et les besoins de premières nécessités. Les artistes quittent l’Europe à la conquête des Etats-Unis qui profitent d’une embellie économique.

    Plusieurs innovations capitales se développent et apparaissent dans cette décennie.

    En 1911, Albert Einstein développe la théorie de la relativité, tandis que Sigmund Freud publie Totem et Tabou en 1913. Un an plus tard, ce sera une certaine Coco Chanel qui présentera ses vêtements à Paris. 

    naissance du cinéma

    Henry Ford réorganise le travail dans un modèle, le fordisme, qui fera les grandes heures des Etats-Unis et d’autres pays anglo-saxons.

    Le monde artistique est en plein mouvement. Alors que Monet s’attèle à ses Nymphéas, Nadar, le photographe qui a aidé tant d’impressionnistes à être reconnu, meurt en 1910. C’est la fin de l’air impressionniste. D’autres courants se mettent en place.

    Picasso domine la scène artistique. Il est en pleine période cubiste. Avec Georges Braque, ils cherchent à dépasser la réalité pour se concentrer sur des formes géométriques, qui projettent les objets dans l’espace. Les recherches débutées 10 ans plus tôt par Cézanne donneront naissance en 1907 à la première œuvre cubiste : les Demoiselles d’Avignon. La voie vers l’abstraction est ouverte.

    Les Demoiselles d’Avignon de Pablo Picasso. © Flickr/NicoDesign

    Matisse se voit commander deux toiles par le collectionneur russe Sergueï Chtchoukine, dont la danse en 1909. Ce dernier doit beaucoup à Gertrude Stein, une collectionneuse américaine qui raffole des tableaux cubistes et dont la notoriété fait la pluie et le beau temps sur le marché de l’art.

    La danse, Matisse, 1909

    En Italie, un petit groupe d’artistes rassemblé autour du poète Marinetti créent le mouvement futurisme, qui décompose le mouvement pour glorifier la vie moderne, les machines et l’industrie.

    L’homme en mouvement, Boccioni, 1913

    En 1916, à Zurich, un autre groupe se réunit et rédige un manifeste dans lequel ils créent le mouvement Dada, qui « se caractérise par une remise en cause de toutes les conventions et contraintes idéologiques, esthétiques et politique ». L’une des figures les plus connues en sera Marcel Duchamp. Bien qu’extrêmement intellectuel, le courant touche toutes les formes artistiques : littérature, théâtre et peinture. Entre 1917 et 1918, le mouvement connaît une reconnaissance mondiale. La Modern Gallery de New York a ouvert ses portes en 1915, permettant aux américains de prendre le contrôle des tendances artistiques alors que l’Europe se bat. Marcel Duchamp enverra sa Fontaine pour une exposition dans laquelle l’œuvre n’apparaîtra jamais, car jugée inappropriée.

    Fontaine, Duchamp, 1917

    L’autre pays qui domine la scène mondiale, c’est la Russie, avec ses artistes constructivistes et suprématistes. Malevitch synthétise le cubisme, expérimente les couleurs primaires et y ajoute un mouvement dynamique pour créer le suprématisme. Kandinsky, après avoir passé plusieurs années en France, rentre en Russie en 1914, pour préparer le pays à l’art abstrait. Une tâche qui sera vaine, car en 1921, les soviétiques l’interdiront, le jugeant nocif aux idéaux socialistes.

    Carré noir sur fond blanc, Malevich, 1917

    Composition n°6, Kandinsky, 1913

    L’Europe innove, mais la guerre oblige les artistes à se tourner vers les Etats-Unis pour obtenir la reconnaissance et les investissements nécessaires. Les artistes n’ont plus pour objectif de représenter le réel, de le figer. La photo et le cinéma peuvent reproduire la réalité. La création se concentre désormais sur la déformation des objets, sur leur écho géométrique et sur leur abstraction. L’art du XXe siècle est né.

    L’exposition Lumières au Musée des Confluences

    Pour traiter du sujet Lumière, qui renvoie autant aux frères Lumières qu’à la citation biblique « Que la lumière fut » pour notifier de la naissance de la terre, le Musée des Confluences a choisi une immersion dans le monde du cinéma. L’entrée dans l’espace d’exposition se fait comme dans un cinéma : il faut passer des barrières pour pénétrer dans la salle obscure et se retrouver face à la Sortie des Usines. 

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Les tons sont bleutés, et l’ensemble est très esthétique.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    L’histoire de la naissance du cinéma se déroule ensuite sous nos yeux. Une chronologie sur la famille Lumière rappelle les différentes dates-clefs des inventions familiales. L’exposition fait en effet une part belle à Auguste Lumière, le père d’Antoine et Louis, sans qui cette aventure n’aurait pas été possible.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Des appareils, des photos, des « vues », des pellicules ou encore des saynètes peintes ponctuent le parcours. 

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    La salle du Café indien, où a eu lieu la première projection public, est reconstituée.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    L’exposition réussit à plonger dans l’univers des frères Lumière en jouant sur la modernité et en renvoyant constamment à notre utilisation de ces « vues ». Un grand panneau interactif diffuse ainsi les 1422 films du catalogue Lumière. L’immersion dans la salle du photorama, où sont projetées des photos à 360°, a été pour nous le clou du spectacle.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    La visite se termine sur une invitation à poursuivre la visite au Musée Monplaisir, installé dans les anciennes usines des frères Lumières.

    Lumière, le cinéma inventé, Confluences, Lyon

    En guise de conclusion, la Sortie des usines adaptée à la manière de 10 grands réalisateurs est diffusée sur une télévision. Le cinéma doit tout aux frères Lumière et la boucle est bouclée.



    Source : Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, Les dynasties lyonnaises, Perrin 2003, 830 p.

    https://www.contrepoints.org/2016/09/18/266015-freres-lumiere-cinema-bien-plus

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Belle_Époque

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Années_1910

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Auguste_et_Louis_Lum...

  • Horaires

    Du mardi au vendredi, de 11h à 19h

    Le samedi et dimanche de 10h à 19h
    Le jeudi nocturne jusqu'à 22h

    Fermé le lundi

    Fermé le 1er janvier, 1er mai et 25 décembre

  • Tarif plein : 9,00 €

    A partir de 17h : 6€

    Tarif réduit : 5€

    Plus de tarifs et conditions réduit et gratuité ici