A l’aube de notre civilisation : on zappe ou on mate ?
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  • Description
  • Synopsis

    Comment l’archéologie prouve qu’une civilisation supérieure a existé.

    De quoi parle cette série ?

    La série révèle l’existence d’une civilisation avancée de la fin de la Période Glaciaire qui aurait disparu lors d’un cataclysme. Des mythes anciens universels, dont celui du Déluge, ainsi que des vestiges archéologiques présents sur les cinq continents sont des preuves de l’existence de cette grande civilisation perdue.

    Qui est Graham Hancok ?

     

    Graham Hancok se présente comme un scientifique, le seul à détenir une vérité qu’on nous cacherait.

    Il a ainsi fait du complotisme sa marque de fabrique et s’oppose régulièrement aux scientifiques avec ses théories jugées aberrantes et des analyses sans méthodologie.

    Qu’est ce que l’époque glacière ?

    Tout au long de la série, le terme de période glaciaire revient constamment. Il s’agit de périodes de refroidissement de la planète.La Terre en a connu plusieurs, avec des intensités et des durées variables.

    Celle dont il est question ici est la toute dernière période glaciaire, qui a eu lieu entre -115 000 et – 11 700. Le maximum glaciaire a été atteint vers -21 000.

    Une partie de la surface de la Terre était recouverte de glace et le niveau des mers était plus bas. La Terre comptait une plus grande surface de terres émergées. L’Angleterre était reliée au reste du continent européen, et la traversée à pied entre le continent américain et le continent asiatique était possible par le détroit de Béring.

    Qu’est ce qui fait tiquer les professionnels ?

    Plusieurs scientifiques de renoms se sont exprimés sur cette série. En France, c’est Jean-Paul Demoule, archéologue et ancien président de l’Inrap, qui a tenu à prendre la parole.

    Hancok se présente comme le détenteur d’une connaissance qui dérange et qu’on voudrait nous cacher. Mais à qui profiterait ce crime ? Quel serait l’intérêt pour les archéologues de cacher une vérité ?

    Aucun. D’ailleurs, l’archéologie est une science en mouvement, qui évolue constamment, et notamment grâce aux avancées des méthodes d’analyses scientifiques. Les connaissances sont régulièrement corrigées, recalibrées et réexaminées à la lumière des nouvelles découvertes.

    L’archéologie a une méthodologie qui lui est propre : les professionnels analysent les vestiges et confrontent les résultats avec des sites qui sont véritablement comparables (époque, aire géographique, culture) pour tenter de définir une connaissance.

    L’archéologue travaille à partir d’un objet, puisque pour une partie de notre Histoire, il n’existe aucune trace écrite. Ainsi, parler de croyances, de religions, de motivations est particulièrement compliqué car nous ne savons pas ce que les civilisations du passé pensaient véritablement. Si demain votre voisin installe une girouette sur le toit de sa maison, vous aurez du mal, sans lui demander, à comprendre pourquoi il a fait cela (esthétisme, croyance ou prédiction météorologique).

    L’archéologie propose une interprétation sans certitude totale. C’est pourquoi il existe parfois plusieurs théories pour un même site. Elles coexistent sans être dissimulées.

    La démarche scientifique d’Hancock est à l’opposée d’une méthodologie de recherches. Il définit une théorie et cherche ensuite des preuves qui vont dans ce sens. Pour conforter sa certitude, il joue sur des datations, sur le sens des symboles gravées ou peints, l’orientation et l’absence de vestiges puisque pour cacher la vérité les archéologues ne fouilleraient pas entièrement les sites.

    Avec sa méthodologie, beaucoup de sites sont ainsi réinterprétés, comparés, alors qu’ils n’ont absolument rien de comparable, à commencer par l’architecture.

    Les sites présentés, dont ceux de Malte ou de Gobelki Tepe, sont d’ailleurs bien connus. Les propos ont été tenus par les archéologues, qui se sont appuyer sur des découvertes, des discussions, des remises en question. Les sites révèlent d’une continuité dans l’Histoire ; d’une avancée et non pas d’un point de rupture qui est suivi d’un retour en arrière. Ils traduisent des changements sociétaux qui sont vérifiables et ne sont en rien l’œuvre d’une culture unique et supérieure.

    Cette théorie du complot et ces relectures de l’Histoire font donc grincer des dents les archéologues, qui s’inquiètent également des dérives possibles. En effet, la désinformation a gagné depuis quelques années en puissance, et ce genre de documentaire lui offre un public encore plus large et pas toujours armé pour remettre en question les propos tenus.

    On ne mate que pour les belles images et la découverte de certains sites, mais surtout pas pour les théories avancées. Et si on veut en savoir plus sur les mythes universels, on n’existe pas à lire les travaux de Jean-Loïc Le Quellec.

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