Le Musée Unterlinden ( sous les tilleuls en alsacien) est l’un des musées les plus visités en province : avant 2012, il accueillait 180 000 visiteurs par an. Un plébiscite qui s’explique en très grande partie par son célèbre retable Issenheim mais aussi sa collection d’art gothique rhénan. Pour mettre en valeur ses collections médiévales mais aussi sa remarquable collection d’art moderne, l’établissement vient de connaître trois années de rénovation. Rouvert le 16 décembre 2015 et inauguré par François Hollande le 23 janvier 2016, le musée, qui est autonome financièrement, offre une surface d’expositions agrandie qui facilite le parcours de visite.

Ce qu’il faut savoir

Le Musée Unterlinden est né en 1853 autour des saisies révolutionnaires du retable d’Issenheim et des œuvres de Martin Schongauer. Il est installé dans l’ancien couvent dominicain de la ville. Depuis sa naissance, il est gérée par une association : la Société Schongauer. Cette dernière assure une autonomie financière à l’établissement mais joue également un rôle central dans l’acquisition des collections d’art moderne. A partir des années 1960, cette politique d’achat permet au musée d’acquérir des tableaux de grands noms de la peinture : Soulage, Renoir, Picasso, Otto Dix ou Buffet. Avec les travaux de rénovation, la collection est installée dans l’extension du musée, dite Ackerhof, qui correspond aux anciens bains municipaux.

Le retable d’Issenheim a pris place, lui, dans l’ancienne chapelle du couvent. Œuvre reconnue internationalement, elle a été peinte par Matthias Grünewald entre 1512 et 1516 sur une commande des Antonins d’Issenheim. Le style du polyptique est inclassable, ce qui explique sa renommée immédiate.

Le musée présente par ailleurs beaucoup de collections médiévales de style gothique international, comme en témoignent les retables aux couleurs très vives ou les sculptures, dont les représentations féminines sont souriantes et coiffées d’une chevelure abondante et ondulée. Les thèmes traités sont majoritairement religieux mais les scènes sont très variées, très expressives et pullules de personnages et de symboles. La Renaissance est toute proche.

Pierre tombale du Chevalier Hans Ulrich vom Hus, mort en 1342

Préparer sa visite

Le musée Unterlinden se trouve au cœur de la vieille ville de Colmar. Il est possible de se garer à proximité, mais l’exercice peut être périlleux et coûteux. Nous, nous avons choisi le parking Pratt à 15/20min de marche à travers le centre historique.

Le musée est entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite. Lors de notre visite (août 2016), la salle de l’histoire du retable d’Issenheim était fermée et le surveillant de l’étage nous a expliqué que l’installation d’un retable tactile pour les personnes mal ou non-voyantes était en cours. Ce doit être chose faite.

Les panneaux sont trilingues (français, allemand, anglais) et les audioguides sont compris dans le prix d’entrée.

Le site web du musée propose dans sa rubrique collections des fiches de salles. Vous pouvez les télécharger sur mobile et tablette en fonction de vos centres d’intérêts. Il suffit de choisir une période ou un thème et de cliquer sur le lien disponible.

Le musée

L’entrée du musée ne paye vraiment pas de mine : une simple porte au milieu d’un long mur. En réalité, le bâtiment est très impressionnant et à l’intérieur, on se sent vraiment coupé du monde. Le parcours est un peu complexe, mais l’ancien couvent reste bien adapté à la présentation d’œuvres d’art.

L’entrée du musée

Le cloître du musée

La visite débute avec le cloître et les collections médiévales. Le retable est installé dans l’ancienne chapelle. Il est explosé en plusieurs parties pour que tous les panneaux soient visibles, mais des maquettes sont disposées tout autour du cloître et dans la salle pour offrir aux visiteurs une reconstitution ludique. 

Reconstitution du retable, cloître du musée

La pièce est littéralement prise d’assaut et l’audioguide offre une analyse complète des panneaux, ce qui fait que les visiteurs ont tendance à y stationner. Il y a plusieurs banquettes à disposition pour pouvoir observer les détails de l’œuvre. Le musée propose une fiche de salles si vous ne voulez pas de l’audioguide.

L’accès aux salles des collections médiévales (XVe et XVIe siècles) se fait par des portes vitrées, qu’il faut (absolument) oser pousser. On y trouve beaucoup de retables, notamment ceux de Martin Schongauer, discipline de Dürer. Les scènes renferment d’innombrables petits détails et des symboles qui contrastent avec les illustrations que l’on voit habituellement. Certaines représentations sont naïves et imposent le sourire aux visiteurs. 

L’Ascension, Martin Schongauer, XVe siècle

L’autre surprise de ces collections vient des sculptures polychromes aux chevelures imposantes, dignes des stars hollywoodiennes.

Vierge à l’enfant, entourage de l’atelier Jons et Dominicus Guntersumer, XVe siècle

On retrouve beaucoup de Vierge à l’enfant ou couronnée, et de saints, dont Saint Laurent (avec son attribut le grill), Saint Jacques (flanqué d’un coquillage ou en pèlerin), Sainte Ursule (couronnée, transpercées de flèches, accompagnée d’un bateau ou un groupe de pèlerins) ou encore Sainte Catherine (avec des vêtements luxueux et une couronne, entre autre).

A l’étage, le musée est axé sur l’ethnologie et l’industrie locale. La collection est intéressante, mais le niveau est boudé par les visiteurs. Dommage. De nombreuses salles sont fermées car le musée est encore en travaux. Nous avons déambulé jusqu’à un petit salon, étonnement vide. Pourtant l’impressionnant poêle et le plafond peint méritent le détour.

Salles d’industrie locale

Le Petit Salon style XVIIIe siècle

Les objets archéologiques se trouvent au sous-sol, accessible par l’escalier en colimaçon qui se trouve dans la salle juste après la billeterie . Il faut ensuite emprunter un long tunnel pour rejoindre le bâtiment Arckerhof, qui correspond aux anciens bains municipaux, situé en face de l’entrée du musée. Le lieu regroupe les collections modernes et les expositions temporaires.  Nous n’avons pas visité cette partie du musée.

Bonus : visiter Colmar

Après notre visite au musée, nous avons décidé de faire un tour dans le centre ville de Colmar. On comptait suivre le parcours que proposait le blog Alsace Passion. L’itinéraire est très bien détaillé, avec beaucoup de photos et démarre du musée en proposant un détour par les lieux incontournables de la ville.

Seulement, nous n’avions plus trop la force de marcher. Nous avons donc opté pour un tour de petit train. Il existe deux compagnies au départ du musée. Celle avec les trains verts propose une réduction sur le prix d’entrée du musée (2€). Nous avions déjà payé nos droits d’entrée du musée, mais la compagnie a accepté de nous faire tout de même la réduction. Très commerciale ! Le tour dure 45min et va jusqu’à la Petite Venise. Une très bonne alternative si vous avez des enfants ou des ados. 

Mon avis

Le Musée Unterlinden offre un cadre exceptionnel qui vaut le détour à lui seul. J’ai un peu regretté qu’autant d’accent et d’intérêt soient mis sur le retable, car le musée propose d’autres collections saisissantes et peu communes dans les musées français. Le lieu appelle à l’extase et à la flânerie, qu’on peut tenter avec des enfants. Ne privilégiez pas uniquement la salle du retable, vous y perdriez beaucoup. Un musée à la hauteur de sa renommée.

Source

https://fr.wikipedia.org/wiki/Musée_Unterlinden

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gothique_international

http://www.musee-unterlinden.com

Tarif plein : 13€

Tarif réduit : 11€

Tarif famille : 35€

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