On a testé le Grand Musée du Parfum de Paris (75)
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  • Description
  • Lieu & Horaires
  • Tarifs
  • Musée fermé en juillet 2018

    Le 22 décembre dans un hôtel particulier près de l’Elysée, le Grand Musée du Parfum a ouvert ses portes avec pour objectif de faire découvrir aux visiteurs l’univers du parfum. Utilisé depuis l’Antiquité, la substance fait partie des produits d’excellence française. Son image de luxe séduit de nombreux consommateurs, notamment étrangers. Un musée largement légitime, et un projet qui a su avoir du nez, en grande partie grâce à sa scénographie envoûtante.

    Ce qu’il faut savoir

    Le parfum est une odeur, souvent associée comme étant agréable dans notre psychique, qui provient d’une extraction chimique ou biochimique, comme les phéromones ou les phytohormones, d’un produit synthétique, animal ou végétal. Elle est ensuite stabilisée avec de l’alcool et mélangée pour composer un parfum, plus ou moins facilement identifiable, comme en témoignera Proust.

    Le mot viendrait du latin per fume, en rapport avec la fumée qui s’échappait des encensoirs utilisés pour les rites religieux et les soins médicaux. On sait que le parfum est déjà commercialisé en Mésopotamie, grâce aux inscriptions sur des tablettes. On sait aussi que les Égyptiens et les Grecs en consommaient beaucoup, notamment dans un contexte religieux. En Orient, c’est l’encens qui séduit et son utilisation est tant répandue qu’on en retrouve 118 mentions dans la Bible. Le commerce du parfum et de ses dérivés est florissant dès l’Antiquité, et chaque cité ou nation en tire profit.

    Au Moyen-Age, les habitudes changent, et le parfum est associé par l’Église à un artifice du diable. Mais son utilisation thérapeutique persiste, notamment à travers les onguents. De l’autre côté de la Méditerranée, les arabes consomment en grande quantité du parfum. Ils en créent, les développent avant de le réintroduire en France et en Lombardie. Les occidentaux découvrent et raffolent très vite de ces nouvelles odeurs raffinées, issues du pin, du myrte ou du santal. L’invention de l’imprimerie joue un rôle important dans le développement du parfum : les ouvrages sur les techniques de fabrication permettent aux européens d’acquérir les connaissances arabes et de développer leurs propres productions, à l’image de l’incontournable Eau de la Reine de Hongrie.

    Le parfum est à la Renaissance utilisé pour se frictionner ou être bu. Napoléon en consommera d’ailleurs régulièrement. Le produit connaît un vrai succès à une période où l’hygiène corporelle laissait fortement à désirer… On se parfumait alors pour camoufler les mauvaises odeurs, notamment bucco-dentaires. C’est également à cette période que la ville de Grasse devient un centre de création reconnu et innovant.

    Au XVIIIe siècle, le vaporisateur fait son apparition, ce qui révolutionne l’utilisation du parfum, puis la Révolution Industrielle et la hausse du niveau de vie aideront à l’essor de la consommation.

    Aujourd’hui, son image est associée à un produit de luxe et d’excellence française. Très appréciée à l’étranger, le parfum français est le plus exporté dans le monde.

    Pour rester dans cet esprit de produit sophistiqué mais aussi pour relier le parfum avec son histoire, le musée s’est installé Faubourg-St-Honoré, non loin de l’Elysée, de l’Hôtel Beauvau et du Bristol, dans l’ancien siège de la maison Christian Lacroix. L’hôtel particulier est doté d’un jardin privé, qui sera aménagé au printemps.

    Pour la création de son musée, l’établissement a fait appel à 16 experts issus principalement du monde de la parfumerie. Mais pour permettre aux profanes de découvrir cet univers si secret, le musée a fait appel sur une scénographie très ludique, et très avant-gardistes, offrant aux visiteurs une vraie stimulation multi-sensorielle.

    Le musée

    L’établissement s’est fixé pour objectif d’attirer 300 000 visiteurs par an, français mais aussi étrangers. Le parcours est donc bilingue (français/anglais). Récemment ouvert, le musée est aussi complètement accessible aux personnes à mobilité réduite. Il n’y a pas d’audioguide mais de nombreux départs de visite guidée. Il y a également une consigne, dont la clef se demande en caisse.

    La visite débute au sous-sol, avec l’histoire et les utilisations ethnographiques du parfum. L’espace, qui associe panneaux et installations sensorielles, retrace les compositions des premières senteurs, l’origine des produits et l’utilisation dans les civilisations égyptiennes, romaines et occidentales. Des objets (vases, livres, pendentifs) viennent compléter les écrans numériques. 

    Le Grand Musée du Parfum

    Pendentifs - Le Grand Musée du Parfum

    Le lien entre le parfum et des personnages historiques est également fait, à travers des portraits stylisés et très colorés. On y découvre que la première égérie d’un parfum était l’impératrice Eugénie, femme de Napoléon III, dont Guerlain s’inspira pour créer son Eau de Cologne Impériale.

    L’Impératrice Eugénie - Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    La visite se poursuit ensuite à l’étage, où on se plonge cette fois-ci dans l’univers du parfum. L’espace est dédié à la découverte du milieu olfactif, mais nous offre une stimulation de tous les sens. On touche, on sent, on admire, les installations sont extrêmement ludiques et esthétiques. On évolue, telle Alice, dans un pays aux merveilles, odorant de grandes fleurs très stylisées, s’embaumant dans des douches parfumées ou dévissant des bouchons en or. Toutes les installations ont un lien avec le parfum, des extraits initiaux au flacon. La mise en scène est extrêmement prenante, et chaque élément scénographique complète le précédent, nous proposant ainsi une formation de parfumeur accélérée.

    Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    Le Grand Musée du Parfum

    On avoue ne pas avoir compris la salle intitulée l’Orgue des parfums, mais on peut vous dire qu’il s’agit initialement de la palette d’odeur qu’utilise le parfumeur pour créer un parfum.

    Les panneaux sont clairs, sur des fonds blancs avec de grandes lettres dorées. Tout est calme, luxe et volupté dans un musée vraiment fidèle à l’univers et l’image du parfum.  Une visite déroutante, à cheval entre le musée et la parfumerie, qui réussit parfaitement sa mission de sensibilisation à l’art du parfum.

    Mon avis

    Lors de notre visite, quelques installations en fonctionnaient malheureusement pas, les dispositifs étaient extrêmement sophistiqués, et donc fragiles… Cela n’a en rien entaché notre découverte. Le prix de la visite est un peu élevé, mais justifié. Evitez cependant d’emmener les enfants, qui soyons franc, n’ont pas leur place dans ce musée. (Il faut que quelques plaisirs restent pour les adultes).




    Sources

    http://www.grandmuseeduparfum.fr

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Parfum

    http://www.lesechos.fr/industrie-services/services...

  • Horaires

    Du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h

    Nocturne le vendredi jusqu'à 22h

    Ouvert les jours fériés, lundi compris

    Fermé le lundi sauf durant les vacances scolaires de la zone C

  • Tarif plein: 14€

    Tarif réduit: 9,5€

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