
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
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Installé dans l’hôtel particulier du même nom, le musée de Vauluisant regroupe deux établissements : le musée historique de la ville mais aussi celui de la Bonneterie. Deux entités qui auraient pu ne former qu’un unique lieu dédié à l’histoire de Troyes. Sauf que le contraste entre les deux parcours est trop présent pour envisager la fusion.
Ce qu’il faut savoir
L’Hôtel de Vauluisant, classé aux monuments historiques en 1904, a été édifié au XVIe siècle. Il est acquis par la ville en 1932 pour en faire une annexe du musée St-Loup. Ce dernier est né autour des premières saisies révolutionnaires, déjà très nombreuses, enrichies par des legs et des acquisitions au cours du XIXe siècle. L’importante collection a contraint la ville à fonder deux institutions distinctes en 1949 : les Beaux-Arts à St-Loup et l’Art religieux champenois à Vauluisant, où se trouve déjà le musée de la Bonneterie, installé un an plus tôt.
La ville de Troyes a un passé riche dans l’activité textile. Installés au XIIe siècle, les artisans se spécialisent dans la draperie, la tisserie, la blanchisserie, et au XVIe siècle, ils développent la technique de la bonneterie, c’est-à-dire la production d’articles en boucles successives, comme la maille. Cette activité devient dominante dans la ville, et en fait sa renommée dans toute l’Europe. Dans les années 1910, Troyes s’ouvre à la fabrication des sous-vêtements, dont la culotte Petit-Bateau. Aujourd’hui, la pratique est fortement mécanisée, mais la ville abrite encore de nombreuses usines et peut se targuer d’être à la pointe du progrès technologique dans le secteur du textile.
Le sacré et le profane, deux mondes totalement opposés, s’opposent ainsi dans ce musée.
La visite
L’institution est organisée autour de deux niveaux, correspondants aux deux musées.
Poutres de bois sculptées
Statues de 3 Vierges, à gauche : Pieta, au centre et à droite: Vierge à l’enfant
Le premier parcours retrace l’histoire historique de la ville de Troyes au XVIe siècle. Il présente des collections de beaux-arts, dont des sculptures religieuses de style champenois (dont le sourire arboré par les statues est le plus caractéristique), mais aussi des pièces plus spécifiques, comme les vitraux.
L’Assomption de la Vierge, Grégoire Guerard, volet de retable, 1522
Vue sur l’une des salles du parcours beaux-arts
Les œuvres sont très esthétiques, très variées et la muséographie très épurée leurs profite énormément.
Les outils du sculpteur: gouges droites, marteaux et couteaux
Le musée a également élargi son discours en mettant en valeur les métiers derrière les créations : on trouve ainsi des vitrines regroupant les outils nécessaires au travail du bois ou de la pierre.
Le ton change radicalement lors du second parcours : celui de la bonneterie.
Mise en situation d’un mannequin en train de filer
Vitrine présentant des créations locales
Les moyens semblent avoir manqué, et la réflexion n’est pas aussi aboutie qu’à l’étage. Le visiteur parcourt des salles encombrées, où il peine à savoir ce qu’il voit.
Le casse-tête de l’accumulation de machines: difficile de saisir l’utilité de chaque objet
Reconstitution de la vie à l’usine avec une photo devant une machine
Les imposantes machines d’un autre temps déstabilisent, et les explications apportées tout au long du parcours perdent définitivement le visiteur. Dommage car avec le numérique, il y avait beaucoup de possibilités pour ramener à vie ces vieux engins…
Une visite en demi-teinte, tant le contraste entre les deux institutions est fort.
Mon avis
Il est rare de tomber sur un musée d’art sacré qui ne possède pas des collections riches, variées et marquantes. Souvent, les œuvres se suffisent tellement à elles-mêmes que le parcours en est secondaire. Il est plus rare de tomber sur un musée ethnologique, vitrine de l’importance d’une ville, aussi peu attractif. Le contraste est tellement saisissant qu’on oublie complètement les collections de la bonneterie. C’est dommage, car il y avait tous les ingrédients pour rendre le lieu ludique et enrichissant.
Horaires
D'avril à octobre
Du mardi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 18h
Fermé le lundi
De novembre à mars
Du mardi au dimanche, de 10h à 13h et de 14h à 17h
Fermé le lundi
Fermé les 1er janvier, 1er mai, 1er et 11 novembre, 25 décembre
Gratuit du 1er novembre au 31 mars et le 1er dimanche de chaque mois
Tarif plein : 3€ (du 1er avril au 31 octobre)