
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
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Synopsis
La production artistique napolitaine du XVIIe à travers les œuvres de la collection De Vito.Ce qu’il faut savoir
Moins reconnue que Rome ou Milan, la ville de Naples a pourtant occupé une place centrale dans l’histoire européenne.
Née au VIIIe siècle avant J.C., Naples évolue dans l’ombre des cités romaines de Pompéi ou de Herculanum. A l’époque médiévale, grâce à sa position stratégique, elle est convoitée par de nombreux royaumes, à commencer par le royaume de France. Après un enchainement de conflits et de guerre, elle tombe finalement dans les mains espagnoles au milieu du XVIe siècle.
Au XVIIe siècle, Naples est particulièrement dynamique. Ville la plus peuplée du royaume espagnole, elle compte 300 000 habitants (plus que Paris). Les vices-rois, qui profitent d’une certaine autonomie pour administrer la cité, la transforment en une ville moderne, avec des axes routiers forts et des édifices civils et religieux somptueux. Naples profite en effet du siècle d’or espagnol, et est un lieu bouillonnant où les artistes se succèdent. Peintres, philosophes, écrivains, l’Humanisme y connaît un nouvelle impulsion, le style baroque y nait.
Mais ce XVIIe siècle est également marqué par des crises majeures. En 1631, le Vésuve se réveille. Les napolitains se tournent alors vers le saint patron de la ville, Gennaro, qui arrête miraculeusement l’éruption avant qu’elle ne détruise Naples.
A l’horizon 1640, alors que la ville devient surpeuplée, le climat politique se tend. Des révoltes éclatent, dont celle conduite par Masaniello en 1647, fortement réprimée par l’armée espagnole. Enfin, en 1656, Naples fait face à une épidémie de peste qui tue la moitié de sa population, soit 250 000 personnes.
Le XVIIIe siècle marquera le retour des guerres de successions, donnant à Naples une nouvelle place sur la scène culturelle et historique. Au XIXe siècle, l’expédition des Mille met un terme au règne des rois espagnols, et Naples est définitivement rattachée à l’Italie.
Au XXe siècle, Giuseppe De Vito, ingénieur et entrepreneur à Milan, se prend de passion pour ce XVIIe siècle napolitain. Il collectionne alors les œuvres de « cet âge d’or », réunissant 64 œuvres picturales. De Vito achète mais il documente aussi ses achats avec des recherches personnelles. Devenu rapidement un expert, il créé en 1982 une revue annuel dédiée aux recherches sur le Seicento. A son décès en 2011, il laisse sa collection, devenue une fondation, à sa femme.
L’exposition « Naples pour passion » regroupe 40 œuvres de la collection De Vito. Elle est le fruit d’un partenariat entre la fondation, mais aussi avec le Grand-Palais et le Musée Granet à Aix-en-Provence.
L’exposition
Vue sur une salle de l’exposition "aux carrefour des influences"
Vue sur une salle dédiée au "naturalisme et au classicisme"
Le parcours de l’exposition est classique, avec une organisation thématique. Il n’y a pas de médiation, en dehors d’une vidéo sur Giuseppe De Vito. Le visiteur déambule dans une exposition de contemplation.
Le mariage mythique de Sainte Catherine, Paolo Finoglio, 1635
Nature morte aux cerises, aux fraises et aux roses, Luca Forte, vers 1647-1650
Toute la force de l’exposition réside en réalité dans les œuvres présentées. Les collections sont certes variées, avec des thèmes religieux, païens, des batailles ou encore des natures mortes, mais elles sont aussi particulièrement expressives.
Le face à face Salomé, Judith, oeuvres de Massimo Stanzione et son atelier, vers 1645
Saint Antoine abbé, Jusepe de Riviera, 1638
Maniéristes, classiques ou encore baroques, les représentations saisissent le visiteur. Les personnages sont immobiles, couchés sur la toile, mais leurs expressions, leurs traits, leurs postures les rendent vivants, animés, littéralement démonstratifs. Le regard noir de Salomé s’oppose à celui terrifié de Judith, celui de saint Antoine qui défie le visiteur.
Le style maniériste de Domenico Gargiulo
Les prémices de l’art baroque: moderne et saisissant
Au-delà des représentations saisissantes, ce sont aussi les compositions qui sont particulièrement surprenantes, comme cette Déposition de la Croix de Mattia Preti (ci-dessus), dont la construction est proche de nos prises de vue actuelles, et laisse le visiteur sans voix tant elle fait penser à une photographie prise sur le vif.
En droite ligne du style du Caravage: Saint Jean Baptiste jeune, Giovanni Battista Caracciolo, 1622
Sainte Marie Madeleine pénitente, Giovan Francesco De Rosa, 1648-1650
La richesse de ce siècle d’or napolitain se fait également sur le travail des couleurs et des textures, cette profondeur du noir, héritée des artistes hollandais, que le baroque espagnol a poussé à l’outrance.
Une exposition qui regroupe de véritables chefs d’œuvres, même si les œuvres ne sont pas véritablement connues, tant les artistes sont virtuoses, et que leur style et leur univers leur est propre.
Les collections napolitaines du Musée Magnin
Vue sur une partie des collections permanentes du musée, au centre Saint Antoine de Padoue du peintre Luca Giordano
A noter que le Musée Magnin invite le visiteur à prolonger sa découverte de l’art napolitain à travers un accroche de ses propres collections. L’occasion de découvrir l’évolution artistique que connait la cité au XVIIIe siècle.
Mon avis
La surprise est immense, surtout si comme moi vous connaissez peu la peinture napolitaine. L’exposition démarre en douceur, mais rapidement, on est saisi par la force des œuvres, interpellé par cette expressivité, happé par ses compositions. Une passion qui saura rapidement vous conquérir.
Horaires
Du mardi au dimanche : de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h
Fermé le lundi
Fermé le 25 décembre et 1er janvier
Tarif plein : 5,5€
Tarif réduit: 4,5€
Gratuit pour les moins de 26 ans citoyens ou résidents de longue durée d'un état membre de l'UE, professeurs et conférencier avec un "pass éducation", demandeurs d'emploi, personnes handicapées avec un accompagnateur, les membres des Amis des musées de Dijon, et pour tous les visiteurs le premier dimanche de chaque mois.
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