
- Description
- Lieu & Horaires
- Tarifs
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Synopsis
3 expositions qui mettent en lumière la Palestine et sa place sur la scène culturelle et artistique : une première dédiée au futur musée national de Palestine, une seconde axée sur la vie quotidienne et une troisième sur les valises de Jean Genet.
Ce qu’il faut savoir
Née en 130 après J.C., pendant la domination romaine, la Palestine connait une longue histoire d’occupation. Mais son histoire bascule en 1948, à l’issue de l’administration de l’Empire Britannique. Alors que les populations juives ont commencé dès le début du XXe siècle à venir s’installer en Palestine, les tensions sont de plus en plus fortes avec les musulmans. Durant la Seconde Guerre Mondiale, l’arrivée des juifs fuyant les persécutions s’intensifient et les tensions se transforment en conflit entre juifs et musulmans. Les anglais ne réussissant par à gérer l’escalade de violence, ils renoncent à leur mandat sur ce territoire et confient la résolution du conflit à l’ONU. A ce jour, aucune solution de partage durable n’a abouti. Aujourd’hui, la Palestine n’est pas considérée comme un état, même si plusieurs pays, l’Unesco et l’Onu reconnaissent son existence.
Le conflit de territoire est amplifié par l’importance religieuse des territoires revendiqués pour les deux partis. En plus de 70 ans, il a entraîné l’exil de près de 5 millions de palestiniens. Aujourd’hui, si une petite partie des palestiniens sont devenus israéliens arabes, la très grande majorité vit soit dans les territoires occupés (la bande de Gaza et la Cisjordanie), soit en exil. En attendant une solution pérenne, la vie continue, et notamment la vie artistique.
Depuis 2016, l’Institut du Monde Arabe abrite les futures collections d’un musée national de la Palestine. 400 œuvres, dont une partie est dévoilée dans cette exposition thématique, jumelée avec un projet photographique en cours en Palestine et les archives de l’écrivain Jean Genet.
L’exposition
Le parcours comprenant trois expositions, il s’étend sur plusieurs salles. Les deux premières expositions s’enchainent dans le sous-sol du musée, tandis que la troisième se trouve au cœur des collections permanentes. Il faut rejoindre le 7ème étage puis descendre au 5ème pour découvrir les valises de Jean Genet.
L’ouverture de la première exposition
Dons d’artistes: à gauche, Nature morte 1, 2, 3 et 4 de Stéphane Herbelin, 2015-2016, au centre, Jarre 1 et 2 de Beatriz Garrigo, 2018-2019, à droite, Panier percé d’Ivan Messac, 2018
La visite débute avec le futur musée de Palestine. Dès la première salle, nous sommes surpris des collections présentées. Des tableaux, des sculptures, des objets très modernes et particulièrement esthétiques peuplent l’exposition. Il s’agit bien d’un vrai musée, complet et diversifié et pas d’un petit noyau de collections.
Femmes guarija, trois oeuvres, Anabell Guerrero, photographies, 2000-2001
Gaza, François Bazin-Bidaud, acier, 2009
La mise en scène est soignée, et malgré l’espace finalement contraint, on déambule dans les allées comme dans n’importe quel musée d’art.
Sans titre, Samir Salameh, acrylique sur toile, 2001
Broken Weedings in Ramallah, Amer Shomali, bobines de fils DMC et aluminium sur bois, 2018
Les collections sont essentiellement issues de don d’artistes. Elles n’ont pas forcément un lien avec la Palestine. On retrouve ainsi des artistes de toute nationalité, dont des français, des sujets neutres ou au contraire très engagés.
Gaza, l’atelier du nuage, projet du Musée Sahab porté par le collectif Hawaf, 2023
Salle dédiée au poème l’Eloge de l’ombre haute
Au cœur de ces œuvres visuelles, un document sonore clôture cette première partie. Il s’agit de la vidéo de l’intervention de Mahmoud Darwich devant le Conseil national palestinien en février 1983. L’auteur y lit son Éloge de l’ombre haute, poème documentaire écrit suite aux massacres de Sabra et Chatila. La vidéo est en arabe, malheureusement non sous-titrée, mais un QR code disponible sur le cartel renvoie vers l’ensemble du texte.
Vue sur la seconde exposition dédiée à la photographie
La seconde partie de l’exposition contraste avec la première. Elle propose une restitution d’un projet autour des images de Palestine, passées et actuelles.
Jerusalem calling, série, Rula Halawani, installation audiovisuelle, 2015
GH0809, Taysir Batniji, installation photographique reprenant les codes des agences immobilières, 2009-2010
On retrouve des lithographies du XIXe siècle, images d’un passé bien loin, et des photos qui sont mises en musique. Elles illustrent les ruelles des villes palestiniennes quelques décennies en arrière : habitées et vivantes. Une réalité qui a toujours cours, car malgré le conflit, la vie continue.
Les deux valises de Jean Genet
Fragments de manuscrits laissés par Jean Genet
Enfin, la troisième partie de cette exposition est consacrée à Jean Genet, écrivain français qui laissera à sa mort deux valises contenant les manuscrits de ce qui deviendra Le captif amoureux. Ce livre est décrit comme l’un des plus beau hommage à des palestiniens en lutte.
Qu’est ce que la Palestine apporte au monde? On serait tenté de répondre que c’est le monde qui apporte beaucoup à la Palestine. Mais en réalité la Palestine encourage les artistes à imaginer et à créer, elle encourage sa population à espérer et à rêver, et elle permet aux visiteurs de découvrir avec un autre regard le quotidien d’un pays en conflit.
Documents contenus dans les valises de Jean Genet
Des documents, des manuscrits, les valises, l’espace conclut une visite riche en surprise.
Mon avis
L’exposition réussit à faire le lien entre les trois projets pourtant distincts, sans perdre le visiteur. Les thématiques se complètent, offrant ainsi un voyage à travers le passé, le présent, et les rêves d’avenir de la Palestine. Le tout dans un parcours plein de poésie, d’humour et de promesse mais sans aucune forme de pathos.
Horaires
Du mardi au vendredi : de 10h à 18h
Samedi, dimanche et jours fériés : de 10h à 19h
Fermé le lundi
Tarif plein exposition : 10€
Tarif réduit exposition : 8€